Rencontre d’évaluation des épreuves de la 5e ap à Constantine : Corriger les points faibles et renforcer les points de force

26/06/2023 mis à jour: 06:22
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Le taux d’élèves du primaire qui atteindront le lycée est inférieur à 17 % - Photo : El Watan

Beaucoup de choses ont été dites sur les épreuves d’évaluation des acquis des élèves du primaire, vues par certains comme un effort supplémentaire non seulement pour les inspecteurs, les directeurs d’établissements, mais aussi pour les enseignants d’une manière générale.

Mais, ces épreuves, et en dépit des failles enregistrées, contiennent «des points de force» pour l’apprentissage de l’élève. Afin de corriger les erreurs et améliorer ce processus, une rencontre régionale d’évaluation de ces épreuves a été organisée dimanche 25 et lundi 26 juin, à la maison de la culture Malek Haddad à Constantine. Inspecteurs, directeurs de l’éducation et des associations des parents d’élèves venant de 10 wilayas de l’est ont participé à ce conclave.

«Je résume ce qui a été dit sur l’évaluation ainsi : le taux des élèves du primaire qui atteindront  le lycée est inférieur à 17%. Environ 50 % d’entre eux qui réussissent durant la première année du CEM perdront le fil du cursus durant ces quatre ans. Quand on avance un taux de réussite de 90% au primaire, cela est magnifique, mais seulement sur le plan du nombre, car, techniquement, c’est en première année du collège où on enregistre le plus grand nombre des doublants», a déclaré Mohamed Dif Allah, directeur de l’enseignement primaire au ministère de l’Éducation nationale, lors de la conférence régionale de Constantine.

Et de poursuivre qu’auparavant l’enseignement était focalisé beaucoup plus sur trois matières à passer lors de l’examen final. Par exemple, il n’y avait pas une grande importance accordée à l’éducation scientifique et technologique. Sachant que cette dernière se veut comme une base pour deux matières essentielles au deuxième cycle, qui sont la physique et les sciences.

Ce cumul, ajoute l’intervenant, devient une difficulté, puis un obstacle avant de se transformer en une barrière pour la continuité de l’enseignement et l’apprentissage. « Le sujet de l’évaluation n’est pas nouveau. On a changé quatre fois  les programmes pédagogiques, en  1976, 1993, 2003, et en 2016 avec le commencement du système de l’évaluation. Mais, les pratiques dans les classes n’ont pas changé, en évaluant toujours de la même manière », a rappelé le représentant du ministre, avouant certaines lacunes qu’il faut réparer et revoir. Aujourd’hui, ajoute-t-il, le parent ainsi que l’enseignant ont plus de données et des remarques sur le niveau de l’enfant à travers les carnets.

Cela permet d’analyser, évaluer et réparer le manque de l’élève. «Cela ne va pas s’arrêter là. C’est le projet du gouvernement et du président pour revoir le système national d’évaluation, commençant par le primaire, puis le collège. L’évaluation n’est pas un but, mais un moyen pour revoir les pratiques à l’intérieur des classes, surtout sur le plan de l’assimilation. Nous allons corriger les points faibles et renforcer les points de force», a précisé l’intervenant.

Et de répondre aux journalistes : «Le taux de réussite à l’examen de 4e année moyenne est souvent de 46, 47 ou 48%, le reste est perdu en cours de chemin. Donc, il faut évaluer les points de trébuchement de l’apprenant pour y remédier soit avant ou après la cinquième année primaire. Ceci dit on doit trouver un lien entre les deux paliers. Cela se fait également via l’établissement des cartes sur la compréhension et les acquis pour chaque matière.

Elles seront remises aux enseignants du collège. Ce qui impose systématiquement un changement de la manière d’enseignement, permettant à l’élève de s’éloigner le plus possible du parcœurisme  et encourager la créativité et la production de l’enfant. C’est avoir des compétences. » Notre interlocuteur souligne qu’il existe actuellement 38 compétences acquises durant le primaire.

Ce qui va permettre d’avoir le nombre d’élèves à l’échelle nationale maîtrisant ces compétences et cerner leurs faiblesses. Par ailleurs, les représentants des parents d’élèves n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction de cette nouvelle approche d’évaluation, en dépit des lacunes signalées. « Il n’y a jamais une satisfaction à 100 % chez certains parents.

La perfection est divine. Mais il y a énormément d’avantages et du positif, selon les parents, les rapports des inspecteurs et des enseignants », a déclaré à El Watan Rahmouni Abdelhakim président de la fédération des associations des parents d’élèves de la wilaya de Constantine et vice-président de la fédération nationale. Pour sa part Lahcène Fettouh inspecteur au primaire dans la wilaya de Mila et membre de l’union nationale des parents d’élèves estime que certaines lacunes sont à soulever, surtout en ce qui concerne l’impression des sujets d’évaluation.

Ce dernier propose également d’intégrer la numérisation au premier cycle et lors des épreuves. À noter que 4 ateliers ont été installés hier et poursuivront leurs travaux aujourd’hui avec la proposition de recommandations.  

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