Le nom du remplaçant de l’actuel ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, semble connu. Si aucune annonce officielle n’a été faite, l’Elysée aurait jeté son dévolu sur Stéphane Romatet pour succéder à M. Gouyette, qui quittera son poste le 1er août prochain.
C’est du moins ce qui a été rapporté par plusieurs sites informations en se référant à des sources diplomatiques ayant requis l’anonymat.
Mais qui est Stéphane Romatet, pressenti pour prendre la place de François Gouyette ? Né en septembre 1960, Stéphane Romatet a fait le gros de sa carrière au sein du ministère français des Affaires étrangères.
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, M. Romatet occupe actuellement le poste de directeur du centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay. De 2017 à 2021, il a été ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République arabe d’Egypte. En novembre 2020, il a été nommé membre du conseil d’administration de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire en qualité de représentant de l’Etat.
Stéphane Romatet a été également ambassadeur en Australie jusqu’à 2014. Il était conseiller diplomatique d’Emmanuel Valls de 2014 à 2016, alors que ce dernier était Premier ministre. Il a également occupé plusieurs postes au niveau de l’administration centrale des Affaires étrangères, notamment comme haut fonctionnaire correspondant de défense et de sécurité, directeur général de l’administration et de la modernisation.
Ainsi, le nouvel ambassadeur de France en Algérie aura fort à faire pour tenter de maintenir stables les relations entre les deux pays.
Deux crises en moins de 2 ans
En poste depuis août 2020 à Alger en remplacement de Xavier Driencourt, François Gouyette, 66 ans, est admis à la retraite pour limite d’âge. S’il quitte le corps diplomatique, M. Gouyette ne compte pas prendre sa retraite. Bien au contraire. En février dernier, il a annoncé sa candidature à la présidence de l’Institut du monde arabe (IMA), à laquelle ont déjà postulé deux poids lourds, à savoir le président sortant Jack Lang et l’ancien chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
Durant son mandat, M. Gouyette a eu à gérer deux crises diplomatiques entre l’Algérie et la France. La première en septembre 2021, suite aux propos du président Emmanuel Macron accusant le «système algérien politico-militaire d’entretenir une rente mémorielle» et affirmant que «la nation algérienne n’existait pas avant la colonisation française».
Des propos qui ont provoqué un tollé en Algérie. Conséquence immédiate, les hautes autorités algériennes ont rappelé leur ambassadeur à Paris. La crise a duré près d’une année. Les relations entre les deux pays ont commencé à reprendre leur cours normal avec la visite du président français en Algérie en août 2022 et la signature d’une «déclaration commune pour un partenariat renouvelé et ambitieux».
Mais cette réconciliation entre Alger et Paris a été de courte durée, puisque depuis début février 2023, les relations entre les deux pays connaissent une nouvelle brouille, suite à l’exfiltration d’une militante politique franco-algérienne, qui a rejoint la France à travers la Tunisie, malgré son interdiction de sortie du territoire algérien.
L’Algérie, qui a accusé des diplomates français d’avoir fourni de l’aide à cette militante politique, a rappelé, une nouvelle fois, son ambassadeur à Paris. Un peu plus d’un mois après, les tensions commencent à s’apaiser, si l’on se réfère aux déclarations du président Abdelmadjid Tebboune à la chaîne Al Jazeera le 22 mars.
En effet, le président Tebboune a annoncé un éventuel prochain retour de l’ambassadeur d’Algérie en France tout en qualifiant les relations algéro-françaises de «fluctuantes» à cause du poids de la mémoire liée aux affres de la colonisation.