Relation banques-entreprises : Appel à la création d’une association des usagers des banques

25/05/2022 mis à jour: 08:18
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Ces derniers mois, l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) adresse régulièrement des notes et des instructions aux entreprises fixant les règles du commerce extérieur, notamment l’importation des matières premières.

 Par le biais de ces notes, l’ABEF appelle, par exemple, les banques à ne domicilier les opérations d’importation qu’à la condition de respecter telles ou telles nouvelles exigences ou restrictions édictées par l’administration commerciale. 

La dernière note ABEF, datée du 24 avril 2022, fait d’ailleurs part d’une nouvelle procédure par laquelle toute domiciliation d’une opération d’importation doit requérir une autorisation préalable d’Algex (Agence nationale de promotion du commerce extérieur), laquelle est censée s’assurer au préalable que le produit à importer n’est pas fabriqué localement. En réaction à cette manière d’encadrer les importations, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE) a rendu publique une note intitulée : «L’ABEF est-elle habilitée à intervenir dans la gestion du commerce extérieur ?» 

Pour le CARE, «il s’agit tout simplement d’un recours à des voies détournées pour des dispositions aussi lourdes que celles restreignant l’accès aux marchés extérieurs à des milliers d’entreprises». 

Un recours qui ne constitue pas la bonne méthode, selon la même source. «Cela contribue plutôt à créer une atmosphère d’incertitude, dans la mesure où ce qui a été instauré par des instruments aussi fragiles pourra, demain, être abandonné de manière tout aussi intempestive», relève le Cercle, pour qui le passage par l’ABEF «est symptomatique de cette dérive». «Les banques se retrouvent transformées en censeurs de l’activité de leurs entreprises clientes, là même où elles sont censées en être les conseillers financiers et les accompagnatrices», explique le CARE. 
 

Pour cette structure, la Banque d’Algérie reste la seule institution habilitée à dicter aux banques règles, usages et procédures qu’elles sont tenues d’observer dans leur gestion au quotidien. «L’ABEF elle-même n’est qu’une simple association. Elle n’est pas le régulateur des banques», rappellera le Cercle, qui reconnaît le rôle de l’ABEF en tant que cadre de concertation libre et ouvert, réunissant l’ensemble des acteurs de la place financière algérienne. Dans cette même perspective, la création d’une association des usagers des banques (AUB) s’impose. 
 

Il s’agit de compléter de façon pertinente l’architecture actuelle de notre paysage bancaire, surtout que ce type d’association existe dans l’ensemble des pays de la région et au-delà pour défendre les intérêts des usagers, selon le CARE. 

Actuellement, les usagers ont peu de recours réels pour protéger leurs intérêts face aux banques, et ne peuvent s’appuyer sur aucune représentation pour les défendre. «Au même titre que l’ABEF, une AUB est de nature à fluidifier et équilibrer considérablement la relation banque-entreprise et à la professionnaliser», conclut le CARE.

 

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