«Nous disposons de toute une série d’infrastructures non utilisées, des anciennes fermes pilotes, et qui peuvent être rentabilisées de façon optimale pour accroître la production nationale», a déclaré le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa.
Dans un communiqué rendu public hier, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) a annoncé la signature d’une convention-cadre de partenariat avec plusieurs institutions du secteur dans le but de réguler le marché des viandes blanche et rouge.
Un marché assujetti à des crises cycliques se traduisant par des hausses de prix, comme c’est le cas actuellement pour ceux du poulet et des œufs qui ont atteint des sommets. L’accord en question réunit la Société de développement des cultures agricoles stratégiques (SDCAS), créée pour rappel en mai dernier, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), le groupe industriel agro-logistique Agrolog.
Cette convention, qui porte sur la production de pas moins de 10 000 tonnes de viande blanche et la constitution d’un cheptel de 50 000 têtes ovines, s’inscrit dans le cadre des mesures proactives prises par le secteur dans le but d’assurer la stabilité du marché.
C’est le cas particulièrement pour ces deux produits, dont la constitution d’un stock stratégique figure parmi les objectifs de la convention. Il s’agit donc à travers cet accord de mettre les structures d’élevage de volaille et de bétail des unités de production agricole (anciennement fermes pilotes), relevant de la SDCAS, à la disposition de l’Office national des aliments du bétail (ONAB) et de la Société algérienne des viandes rouges (Alviar) pour la production de viandes blanche et rouge.
Une manière de valoriser les infrastructures disponibles via cette convention, en vertu de laquelle les partenaires s’engagent à fournir à ces unités les intrants nécessaires (poussins, aliments…), à respecter les normes relatives aux bâtiments d’élevage de volaille et de bétail, ainsi que les normes sanitaires et la qualité des produits.
«Nous disposons de toute une série d’infrastructures non utilisées, des anciennes fermes pilotes, et qui peuvent être rentabilisées de façon optimale pour accroître la production nationale, ce qui nous permettra de constituer des stocks conséquents de viandes rouge et blanche pour approvisionner le marché durant les périodes de forte demande», a précisé le ministre à ce sujet, comme rapporté dans le communiqué.
L’objectif étant justement de «constituer un stock stratégique destiné à approvisionner le marché pendant le mois de Ramadhan et la fête de l’Aïd El Adha à venir», précise le communiqué. Et ce, en approvisionnant le marché avec des produits nationaux à des prix étudiés pendant ces périodes de forte demande.
La CNMA de son côté se chargera de proposer la couverture des risques liés aux activités concernées, à travers un accompagnement technique, une évaluation et un suivi par des experts et spécialistes dans ce domaine.
Il reste à attendre l’impact d’un tel accord sur le marché et sur le pouvoir d’achat des consommateurs, surtout que les mesures déjà prises n’ont pas réussi jusque-là à freiner la hausse des prix, notamment pour la viande blanche, dont le prix a augmenté, selon le dernier bulletin de l’Office national des statistiques ( ONS) pour le mois de juillet, de 9,7% entre juin et juillet 2024, alors que celui de la viande blanche s’est accru de 1,7%.