Reconfiguration et modernisation

15/04/2023 mis à jour: 16:03
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Contrairement à l’idée répandue sur la supposée inertie de la scène nationale, celle-ci est en vérité en train de bouger et de se transformer. Les récentes sorties du président du Conseil supérieur de la jeunesse ainsi que celui de l’Observatoire national de la société civile, de par l’incidence positive des nouveaux modes de communication mis en œuvre, démentent les a priori qui pouvaient être formulés à l’endroit de ces nouvelles structures installées l’été dernier.

Un moment soupçonnées de se complaire dans une existence institutionnelle tranquille, elles ont apporté la démonstration de ce qui a le plus manqué dans la vie nationale depuis fort longtemps, à savoir l’ouverture sur la société.

Les jeunes cadres qui pilotent les programmes d’actions sur le terrain donnent de nombreuses leçons en matière de pédagogie citoyenne, et les anciens acteurs des organisations sociales et politiques traditionnelles ont beaucoup à apprendre de cette démarche dont l’impact auprès de la population s’affiche en temps réel.

Adopter le langage des jeunes et être à l’écoute directe de leurs préoccupations s’avère d’une efficacité qui contrebalance les anciens modes d’organisation et de structuration qui sont en train de connaître leurs limites.

Hantise des responsables politiques au long cours, la reconfiguration de l’échiquier national est rendue inéluctable par le double effet de la modernisation des moyens d’action adoptés et par la tendance mondiale vers le dépassement des anciens schémas et cadres d’activité.

De nombreux exemples dans le monde, enregistrés d’une façon spectaculaire ces dernières années, montrent qu’un «destin national» peut naître hors des sentiers battus de la vie politique traditionnelle.

L’appellation des partis qui parviennent aux centres de décision peut changer plusieurs fois entre deux mandats et la majorité gouvernementale peut s’appuyer sur des regroupements aussi nouveaux que redoutables en matière de communication et d’innovation politique.

L’ancien régime dans notre pays avait expérimenté, sans grande conviction, cette démarche en créant un groupe parlementaire sous une nouvelle étiquette au lendemain d’élections législatives, mais la tendance lourde vers la corruption avait miné et condamné le projet de «rénovation» politique.

L’irruption des indépendants lors des rendez-vous électoraux de 2021 n’était pas fortuite et traduit l’évolution des mœurs politiques au sein de la société.

Décriés parfois pour le manque de représentativité, pour diverses raisons, des élus sans attaches partisanes, avec quelques mots simples pour résumer leur mouvement et leur ambition, se sont imposés dans la vie locale mais aussi nationale, au sein du Parlement, par leur foi dans leur action et une proximité permanente avec leurs électeurs et le milieu social où ils évoluent.

Ils ont géré l’approvisionnement des hôpitaux en oxygène au plus fort de la Covid et ont agi pour aplanir les différends parmi des organisations villageoises quand les autorités administratives se sont retrouvées démunies face à d’inattendues oppositions à des projets d’aménagement et de développement.
 

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