Recensement des dégâts du séisme de Béjaïa : Le CTC sous la pression des réclamations

22/03/2022 mis à jour: 01:03
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Il y a une année, une secousse similaire à celle du 19 mars avait occasionné des dégâts au vieux bâti

Quarante-huit heures après le séisme qui a ébranlé la ville de Béjaïa, les réclamations des citoyens dont les habitations ont été endommagées par la secousse continuent d’affluer vers la wilaya sollicitant le contrôle de leurs bâtisses. Le même rush des victimes est également observé devant le guichet ouvert au niveau de l’APC du chef-lieu, à l’effet d’enregistrer les doléances qui ont atteint plus de 200 requêtes à ce jour. 

Dans la matinée, les nombreux habitants des maisons précaires se sont rassemblés devant l’entrée du siège de la wilaya, revendiquant un relogement dans des habitations décentes et sûres. Dépassée par le nombre grandissant des requêtes et pressée par les citoyens, l’agence régionale du Contrôle technique de construction (CTC) de Béjaïa a été contrainte de renforcer sa brigade par des ingénieurs, qui ont fait le déplacement des wilayas de Jijel, Tizi Ouzou et de Bouira. Le dernier bilan établi par cet organisme, qui évolue très lentement, fait état de 46 structures contrôlées au niveau de 158 sites, au chef-lieu de wilaya, dont 17 habitations individuelles, 2 administrations, un équipement scolaire, un CFPA, la maternité de Targua Ouzemmour, dont des plafonds en placo-plâtre se sont effondrés, et une résidence universitaire. La lenteur et le manque d’effectif du CTC ont obligé, d’ailleurs, les responsables de l’université à reconduire la suspension des cours pour la journée d’hier.

 Par ailleurs, l’administration de wilaya s’active à reloger, dans le pôle urbain de Oued Ghir, le reste des habitants du plateau Amimoune des immeubles classés rouge et programmés à la démolition depuis le séisme de 2012 et après celui de 2021. «Rien que ce matin, nous avons reçu une dizaine de personnes, dont les maisons ont été contrôlées en 2021 par le CTC et qui n’ont pas été réhabilitées depuis le séisme de la nuit du 18 au 19 mars de l’an dernier», a indiqué Farida Boutaghane, élue à l’APW de Béjaïa et qui était en charge de la commission d'urbanisme lors de son premier mandat. C’est le cas dans la commune d’Amizour, où la secousse tellurique a davantage endommagé deux immeubles à la cité 254 logements OPGI. 

Selon les résidents, ladite «cité a été contrôlée par le CTC lors du séisme de 2021. Une fiche technique a été établie et déposée à la direction de l’urbanisme et de la construction, mais depuis cette date, aucune opération de consolidation n’a été engagée».

 Pour Mme Boutaghane, «il y a des dizaines de structures administratives, des maisons individuelles et collectives qui n’ont jamais été prises en charge avant ce dernier séisme. Il faut donc imaginer que leur état ne peut que s’aggraver, notamment celles qui ont été classées orange 4 et rouge et qui sont, de surcroît, toujours occupées par leurs habitants». 

Pour rappel, l’année dernière, sur 1789 structures contrôlées en 25 jours, 11% ont été classées orange 4 et 22% orange 2, car présentant des dégâts dans la partie structurelle des bâtiments. Aussi, près d’un millier de logements ont été contrôlés. Parmi eux, 206 et 122 maisons classées respectivement orange 3 et 4 et 48 classées rouge, essentiellement du vieux bâti. 

Parmi les gens qui ne sont pas concernés par l’aide financière de l’Etat, beaucoup ont recouru à leur assurance sur l’habitation. Seulement, les compagnies d’assurance, nous rapporte l’un d’eux, «n’ont pas répondu favorablement, prétextant qu’il n’y a aucune base sur laquelle nous devons établir un devis du moment que les régions impactées par le séisme n’ont jamais été déclarées zones sinistrées».

 Donc, seule la formule d’indemnisation financière des foyers touchés a fonctionné. Alors, une somme allant de 20 millions de centimes à 70 millions de centimes a été attribuée dans le but d’aider les concernés à effectuer eux-mêmes les travaux.

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