Rationalisation des importations et protection de la production nationale : Un nouveau document exigé aux importateurs

26/04/2022 mis à jour: 04:35
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Photo : D. R.

Une nouvelle note de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), adressée aux banques, annonce la mise en service d’une «plateforme électronique pour le produit national, interactive et accessible à tous les secteurs et opérateurs économiques».

Les opérateurs économiques sont, selon les directives du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, dans l’obligation «de consulter cette plateforme, préalablement à toute opération de domiciliation bancaire, et ce, afin de vérifier l’indisponibilité des produits à importer sur le marché national», indique la note de l’ABEF. Le département du Commerce justifie cette obligation par le souci de «réglementation et rationalisation des importations».

Le même communiqué précise, en outre, que chaque opération de domiciliation bancaire pour l’importation des produits destinés à la revente en l’état est soumise à l’obtention d’un document délivré par les services de l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex), à joindre au dossier de domiciliation déposé auprès des agences bancaires.

La nouvelle directive invite ainsi les banques à «exiger préalablement ce document pour toute opération de domiciliation bancaire, sollicitée par les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation pour la revente en l’état, et ce, dès réception de la note en question».

Opérateurs économiques et experts financiers ont été nombreux à commenter sur les réseaux sociaux, notamment Linkedin, cette obligation en la qualifiant de nouveau «verrou» à l’opération d’importation et énième procédure bureaucratique à ajouter aux difficultés rencontrées sur le terrain du commerce extérieur.

«On te donne un registre de commerce revente en l’état pour ensuite te bloquer avec le certificat de respect tu passes le cap, la banque te demande 120% pendant un mois au minimum, si tu survis, les impôts, la Cnas et la Casnos te cherchent des poux dans ta pauvre tête de chauve et si, par miracle, tu es encore debout, on te dit que tu ne peux pas importer ce qui est fabriqué ici !!! Ne donnez pas de registre du commerce dès le début alors», s’exclame un opérateur.

D’autres s’interrogent sur le pourquoi et le comment de l’utilisation de la plateforme en question. Cette dernière est une cartographie du produit algérien. 

«Il s’agit d’une banque de données qui regroupe tous les producteurs nationaux activant dans les domaines industriel, agricole et artisanal. Cette plateforme électronique met en exergue l’évolution et la diversification de la production nationale d’une part, elle représente un instrument de prise de décision dans le cadre de l’élaboration de la politique commerciale nationale d’autre part», explique le texte introductif de présentation de ladite plateforme.

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