Rassemblement des cadres syndicaux de l’UGTA : Takdjout assène ses vérités

02/10/2024 mis à jour: 11:30
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Amar Takdjout, SG de l’UGTA - Photo : D. R.

Le SG de l’UGTA a dressé le bilan d’une année de son mandat et tracé les perspectives à son organisation. Evoquant l’initiative lancée par le Président Tebboune, il affirme que le dialogue est «une nécessité, pour avancer dans le traitement et le règlement des problèmes, qu’ils soient d’ordre social, économique ou autres».

Le secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs algérien (UGTA), Amar Takdjout,  a dressé, hier, un tableau peu reluisant du rendement de la centrale syndicale, qui dans les années 1970 était, dit-il, une organisation «révolutionnaire» et «militante».

Le syndicaliste reconnaît que la réorganisation de l'UGTA n’est pas un exercice simple. «L’Union générale des travailleurs algérien a perdu son âme des années d’antan qui sont le militantisme, l’engagement et l’appartenance. Je constate chaque jour la dégradation de la culture syndicale qui est devenue fatale pour l’organisation.

L’invective, l’insulte et la trahison sont devenues un sport national chez les syndicalistes», a déploré M. Takdjout  lors d’un rassemblement  des  cadres  syndicaux du centre du pays, tenu dans le grand hall de la Maison du peuple pour dresser le bilan d’une année et tracer les perspectives à venir.

Ainsi, le patron de l’organisation invite les syndicalistes à revenir aux «fondamentaux» impliquant l’engagement et le militantisme et à bannir  des «pratiques qui ne rendent service ni à l’Union  ni aux intérêts du pays». «Je ne nie pas que l’environnement, notamment la décennie noire, a favorisé ce désengagement de la pratique syndicale.

Mais lorsqu’on appartient à ce mouvement, on doit s’appliquer et s’engager pleinement, puisque l’essence d’une organisation c’est le militantisme», lance-t-il, précisant qu’il est «légaliste et respectueux» des lois  de la République. «Vous étiez où lorsque la loi 23-02 relative à l’exercice  du droit syndicale a été adopté.

L’Union n’a pas donné son avis, n’a pas contesté certains articles et aujourd’hui nous sommes dans l’obligation de l’appliquer dès lors que la force de notre organisation est le respect de la loi», s’insurge l’orateur avant  de préciser qu’il «n’était pas toutefois, trop tard pour bien faire». «Il n’est  pas  interdit  de militer pour la  révision de cette loi.

Nous allons tenir des réunions où chacun de nous livrera sa pensée  et  assumera  ses responsabilités  et ses missions», poursuit-il, avouant que les lois sur les relations de travail, sur l’organisation du travail et l’organisation syndicale sont en deçà de leurs espérances. Certains articles de loi «manquent, de clarté, et d’autres nécessitent une reformulation», constate-t-il.

«Nous allons débattre de ce dossier. Mais avant d’entamer ce round de discussion, il faut une sensibilisation des travailleurs sur la question et sur d’autres sujets liés à l’activité syndicale. Il faut discuter et s’écouter mutuellement», reconnaît-il.

Clarification de certains articles de loi

Concernant l’initiative du chef de l’Etat portant sur le dialogue national, le conférencier pense que le dialogue est une nécessité, pour avancer dans le traitement et le règlement des problèmes, qu’ils soient d’ordre social, économique ou autre. C’est par le biais, assure-t-il, du dialogue qu’on peut créer ou recréer des passerelles de confiance avec les citoyens. «Si nous sommes conviés à ce dialogue national, nous participerons  avec notre propre contenu», tranche-t-il.

Pour lui, l’UGTA a sa vision du dialogue, notamment social, qu’elle pratique au quotidien, comme elle a  sa  perception de la relation bipartite entre le syndicat et l’administration ou encore entre le syndicat et le patronat. «Nous avons exprimé notre disposition au dialogue et nous sommes engagés à nous mettre d’accord sur le minimum.

Comment préserver la République doit être au cœur de ce dialogue, car nous l’avons comme héritage de la Révolution», assure-t-il, affirmant dans ce sillage qu’il adhère au nouveau programme présidentiel, et s’engage à l’accompagner pour sa concrétisation.

«Dans cette salle, j’ai dit ouvertement  au président de la République que nous adhérons à ses engagements  pris en faveur de la création de l’emploi et de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, à travers le renforcement de l’outil de production national, la régulation et la maîtrise des prix et si des syndicalistes sont contre sa position qu’ils se manifestent. Le dialogue est notre devise», détaille M. Takdjout.

Par ailleurs, s’agissant de l’organisation interne de la maison UGTA, il a été procédé, explique le SG, à l’évaluation  des travaux de chaque département : organique, formation, santé, conflits sociaux, finances, et administration et relations générales.

Il a fait état de  l’achèvement du renouvellement de 25 structures de l’organisation et il est prévu la tenue prochainement des congrès de 10 autres structures. «Nous nous sommes engagés à poursuivre le travail de renouvellement à la fois au niveau local, régional et fédéral, pour se mettre en conformité avec les nouveaux textes de loi et renforcer l’encadrement syndical. En somme,  50% des structures de l’organisation sont déjà renouvelées.

Et d’ici la fin de l’année, ce pourcentage atteindra 80% à 90%. Il y a aussi un travail de fond qu’on est en train de mener, c’est celui de la formation qui est d’une extrême importance, pour avoir des syndicalistes de qualité», précise-t-il.

Un arrêt de travail de 10mn le 7 octobre

A l’occasion du 7 octobre, Journée mondiale pour le travail décent, décrétée en 2008 par l’Organisation internationale du travail (OIT), l’UGTA appelle l’ensemble des travailleurs algériens à observer  un arrêt de travail de 10 mn  et une minute de silence en guise de solidarité avec le peuple palestinien et Ghaza qui boucle ce 7 octobre  une année de bombardements intensifs par l’armée d’occupation  israélienne, faisant l’un des bilans les plus macabres de l’histoire de l’humanité. «Ils sont plus de 5000 Palestiniens à avoir perdu leur emploi. Nous allons marquer une halte  et nous sommes en train de penser à  une action  pour apporter notre aide matérielle aux Palestiniens.»
N. A.

 

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