Rapport mensuel sur le marché pétrolier : L’Opep relève ses prévisions de croissance de la demande

16/03/2023 mis à jour: 08:19
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L’OPEP a encore relevé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023, en raison notamment de l’assouplissement des restrictions liées à la Covid-19 en Chine, sans pour autant écarter des risques potentiels de retour à une tendance baissière. «La demande mondiale de pétrole en 2023 augmentera de 2,32 millions de barils par jour (bpj), soit 2,3%», a indiqué l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport mensuel publié sur son site Internet.

 Un bilan similaire aux prévisions du mois dernier. «La réouverture de la Chine, après la levée de la stricte politique zéro Covid-19, donnera un élan considérable à la croissance économique mondiale», a déclaré l’OPEP dans le rapport.
 

Cependant avertit l’Organisation, «les hausses rapides des taux d’intérêt et des niveaux d’endettement mondiaux pourraient avoir des effets d’entraînement négatifs importants et avoir un impact baissier sur la dynamique de croissance mondiale». L’OPEP s’attend à ce que la demande chinoise de pétrole augmente de 710 000 bpj en 2023, en hausse par rapport aux prévisions du mois dernier de 590 000 bpj et à une contraction en 2022. 

Le total mondial est resté stable en raison de révisions à la baisse ailleurs, notamment aux Etats-Unis et en Europe. L’OPEP s’est montrée prudente sur les perspectives économiques, laissant sa prévision de croissance mondiale pour 2023 à 2,6%. L’OPEP a précisé en outre, dans le rapport, que sa production de pétrole brut en février avait augmenté de 117 000 bpj pour atteindre 28,92 millions de bpj, aidée par une nouvelle reprise au Nigeria qui a stimulé l’offre en raison de l’amélioration de la sécurité dans sa région productrice de pétrole du Delta. 

Malgré la hausse, l’OPEP pompe toujours beaucoup moins que prévu par l’accord OPEP+, alors que le Nigeria, l’Angola et d’autres membres luttent pour atteindre leurs objectifs. Le rapport a également réduit son estimation de la quantité du brut que l’OPEP doit pomper en 2023 pour équilibrer le marché de 200 000 bpj à 29,3 millions de bpj, suggérant des perspectives de marché moins serrées qu’on ne le pensait auparavant.
 

Les prix du pétrole en forte baisse
 

Le pétrole a prolongé ses pertes hier, alors que le malaise suscité par le Crédit Suisse a effrayé les marchés mondiaux, annulant les espoirs d’une reprise de la demande chinoise de pétrole. Les premiers signes d’un retour au calme et à la stabilité se sont estompés après que le plus grand investisseur du Crédit Suisse a déclaré qu’il ne pouvait pas fournir plus d’aide financière à la banque suisse, faisant chuter ses actions et d’autres actions européennes. 

Le brut Brent a chuté de 1,44 dollar, soit 1,9%, à 76,01 dollars le baril en milieu de matinée, alors que les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont baissé de 33 cents, ou 0,5%, à 71,00 dollars. Le pétrole avait rebondi plus tôt suite à la publication de chiffres montrant que l’activité économique de la Chine avait repris au cours des deux premiers mois de 2023 après la fin des mesures strictes de confinement de la Covid-19. 

Mardi, les deux indices de référence du marché pétrolier ont perdu plus de 4% pour atteindre des creux de trois mois, sous la pression des craintes que l’effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) la semaine dernière et d’autres faillites bancaires américaines ne déclenchent une crise financière qui pèserait sur la demande de carburant.
 

 

 

 

Marché pétrolier : Arkab met en garde contre l’adoption de «mesures unilatérales» 

S’exprimant sur les développements observés récemment sur le marché pétrolier international, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, s’est dit extrêmement attentif quant à son évolution à court et moyen terme selon un communiqué répercuté par le ministère de l’Energie. «Les efforts déployés par les pays de la Déclaration de Coopération depuis plus de 6 années pourraient être injustement anéantis par l’adoption de mesures unilatérales et de législations visant à dévoyer les mécanismes du marché, ce qui conduirait à un sous-investissement dans l’industrie pétrolière, des perturbations majeures dans les flux d’approvisionnement et créerait les conditions d’une instabilité durable du marché pétrolier», avertit le ministre, selon la même source. Mohamed Arkab a rappelé que les pays de la Déclaration de Coopération «ont fait preuve de sagesse et d’une exceptionnelle clairvoyance en décidant unanimement et de manière transparente de réduire en octobre dernier leur production globale de 2 Mbj jusqu’à la fin 2023 afin d’assurer la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international au profit de l’économie mondiale». 


 

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