Rapport de la Cnuced sur le niveau des Investissements étrangers dans le monde : L’Algérie enregistre un recul du flux des IDE en 2021

14/06/2022 mis à jour: 03:04
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Photo : D. R.

La région de l’Afrique du Nord a ainsi enregistré une baisse de 5% du flux des IDE en 2021, en atteignant un niveau d’investissement de 9,3 milliards de dollars, alors que le reste du continent marque un bond appréciable du flux des investissement étrangers.

La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) vient de livrer son rapport sur l’état des investissements dans le monde au cours de l’année 2021, et le constat global fait état d’un retour aux niveaux d’avant la pandémie en 2021, mais il est peu probable que ce cours se maintienne en 2022.

Le flux mondial d’IDE atteint 1582,3 mds de dollars en 2021, contre 963,1 mds en 2020. Dans le cas de l’Algérie, le même rapport relève un recul du niveau des investissements directs étrangers, qui sont passés de 1,14 milliard de dollars au cours de l’année d’apparition de la pandémie (2020) à seulement 870 millions de dollars en 2021.

Une tendance baissière qui a touché, à des degrés différents, pratiquement tous les pays de l’Afrique du Nord, à l’exception du Maroc, qui a vu sa courbe d’investissement étranger augmenté et passer à 2,1 mds de dollars, contre 1,4 md en 2020.

La région de l’Afrique du Nord a ainsi enregistré une baisse de 5% du flux des IDE en 2021, en atteignant un niveau d’investissement de 9,3 mds de dollars, alors que le reste du continent marque un bond appréciable du flux des investissement étrangers, à l’instar de l’Afrique australe qui a enregistré pas moins de 42 milliards de dollars, et l’Afrique de l’Ouest 14 mds (hausse de 48%). L’Afrique de l’Est a vu également le flux d’IDE progresser avec une hausse de 35%, pour s’établir à 8,2 mds de dollars.

L’Egypte, quant à elle, a connu une baisse de 12% du flux d’IDE l’année dernière, pour s’établir à 4,1 milliards de dollars contre 5,8 mds en 2020, mais cette baisse n’affecte pas sa place de deuxième plus gros bénéficiaire des IDE en Afrique. La Tunisie enregistre, quant à elle, une légère baisse du flux, qui est passé de 660 millions de dollars à 652 millions.

Dans le cas de l’Algérie, le rapport cite particulièrement la signature de l’accord de partenariat sino-algérien dans le projet de phosphate, et dont le montant est estimé à 7 mds de dollars. Ce projet, souligne la Cnuced, est particulièrement important compte tenu des pénuries d’engrais à base de phosphore causées par la guerre en Ukraine.

En termes de comparatif sur les incitations fiscales par pays, le rapport note que «les investissements enregistrés auprès de l’Agence nationale de développement des investissements bénéficient automatiquement des incitations fiscales décrites dans la loi sur l’investissement, y compris l’exonération des droits de douane, de la TVA ainsi que l’impôt sur les sociétés jusqu’à trois ans au cours de la phase opérationnelle».

Ceci, tandis qu’au Rwanda par exemple, «un ensemble d’incitations fiscales est disponible pour les investisseurs enregistrés… qui ont droit à des taux préférentiels d’IS ou à des exonérations fiscales pouvant aller jusqu’à sept ans».

Notons que le flux des IDE en Afrique a atteint pour l’année 2021 un montant de 83 milliards de dollars, ce qui est un véritable record pour le continent, mais reste en deçà des performances d’autres régions du monde.

Pour la troisième année consécutive, l’Asie bénéficie d’un attrait sans égal des IDE. En 2021, une augmentation de 40% a bénéficié aux flux d’investissements en Asie pour atteindre pas moins de 619 mds de dollars, tirés par le boom économique en Chine et en Asie du Sud-Est.

Si l’impact de la pandémie a intensifié en 2021 la fragilité des investissements dans les secteurs pertinents pour les ODD, en particulier l’alimentation, l’agriculture, la santé et l’éducation ; l’impact de la guerre en Ukraine ralentira davantage la cadence de l’investissement au cours de l’année 2022.

«Les économies en développement devraient être fortement affectées par la guerre et ses ramifications plus larges, ainsi que par des facteurs macroéconomiques, notamment la hausse des taux d’intérêt», précise le rapport, en notant que l’espace budgétaire dans de nombreux pays sera considérablement réduit, en particulier dans les économies importatrices de pétrole et de produits alimentaires. 

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