Rapport de la Chambre africaine de l’énergie sur le gaz : Une capacité de 110 millions de tonnes par an en 2030

01/06/2023 mis à jour: 04:56
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L’Afrique sera durant les prochaines années un acteur clé dans le domaine des hydrocarbures - Photo : D. R.

Les promesses d’investissement ont été suffisamment nombreuses pour que l’Afrique soit en bonne voie de voir sa capacité totale d’exportation de gaz passer du niveau actuel de 80 millions de tonnes par an (Mtpa) à environ 110 Mtpa d’ici à 2030.

L’Afrique est désormais un acteur clé de l’industrie gazière mondiale au vu de prometteuses perspectives de la production pétrolière africaine en 2023, indique le nouveau rapport de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), qui a exposé ses attentes pour le secteur gazier africain dans un document intitulé «The State of African Energy Q1 2023 Report» ou «L’état de l’énergie en Afrique au 1er trimestre 2023».

Le document indique que «les potentialités du secteur gazier africain sont en mesure d’influencer le cours de l’industrie, en particulier à la lumière des tendances à long terme, y compris l’évolution vers des contrats et des conditions de livraison plus flexibles, ainsi que des développements plus récents tels que le conflit entre la Russie et l’Ukraine».

Selon le document rendu public par l’AEC, «les promesses d’investissement ont été suffisamment nombreuses pour que l’Afrique soit en bonne voie de voir sa capacité totale d’exportation de gaz passer du niveau actuel de 80 millions de tonnes par an (Mtpa) à environ 110 Mtpa d’ici à 2030 et à plus de 175 Mtpa d’ici à 2040». Le rapport souligne, en outre, que la liste des pays producteurs s’étoffera au fil des prochaines années.

L’AEC s’attend, à court terme, à ce que les nouveaux projets annoncés ou en phase d’exécution, contribuent à porter les exportations africaines de GNL à l’équivalent de 66 milliards de mètres cubes cette année, soit une augmentation de 5% par rapport à 2022. «Dans cette perspective proche, l’Algérie, l’Égypte et le Nigeria continueront à fournir la majorité du gaz provenant d’Afrique au cours des prochaines années. L’équilibre ne commencera pas vraiment à se modifier avant la fin de la décennie», souligne le document.

«Les compagnies pétrolières internationales et les États membres de l’UE préparent actuellement le terrain en vue d’accroître la production et d’ouvrir de nouveaux bassins pour soutenir les projets gaziers, mais il faudra attendre quelques années pour que leurs efforts portent leurs fruits», souligne NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie.

L’Algérie l’Égypte et le Nigeria en tête des producteurs

Comme l’explique l’AEC dans son rapport, «en attendant la concrétisation des engagements des nombreux investisseurs intéressés par le secteur gazier africain, les activités GAZ-GNL du continent continuent d’être dominées par les acteurs les plus établis : l’Egypte, l’Algérie et le Nigeria et dans une moindre mesure, la Guinée équatoriale et l’Angola.

Selon NJ Ayuk, «l’Algérie et l’Égypte maintiendront probablement leur capacité d’infrastructure gazière actuelle, qui est respectivement d’environ 29 millions de tonnes par an et de 12,7 millions de tonnes par an». Le Nigeria, quant à lui, «augmentera sa capacité d’infrastructure de GNL de 22 Mtpa à 30 Mtpa lorsqu’il achèvera le développement du train 7 de Nigeria LNG (NLNG)», indique le rapport, qui souligne, par ailleurs, qu’Eni et ses partenaires sont prêts à accroître la production de GNL dans le champ Coral au large du Mozambique.

«Toutefois, il faudra du temps pour mettre en service le reste des nouveaux projets et pour construire toutes ces nouvelles usines de GNL à terre et en mer. Tanzania LNG, par exemple, ne devrait pas commencer à produire avant 2028, et le projet Marine XII d’Eni n’atteindra pas sa pleine capacité de 3 Mtpa avant la fin de 2025. Total Energies ne devrait pas commencer à exploiter commercialement son projet de GNL au Mozambique avant 2025, et le géant américain ExxonMobil aura besoin d’encore plus de temps pour lancer son projet de GNL à Rovuma, au Mozambique, puisqu’il n’a pas encore atteint le stade de la décision d’investissement finale» souligne NJ Ayuk.

En conséquence, détaille le rapport, des sociétés pétrolières internationales et certains Etats membres de l’UE ont commencé à conclure des accords avec des pays d’Afrique du Nord, qui étaient déjà en mesure d’exporter du gaz vers l’Europe du Sud par le biais de gazoducs.

La major énergétique italienne Eni, par exemple, a signé un accord avec la National Oil Corp. (NOC) de Libye, en janvier 2023, dans le but d’investir 8 milliards de dollars dans un projet gazier qui pourrait exporter sa production via le gazoduc Greenstream. Eni a également ajouté à son portefeuille, au cours de l’année dernière, un certain nombre d’actifs producteurs de gaz en Algérie, qui est reliée par gazoduc à l’Italie et à l’Espagne.

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