Rappelant les défis auxquels fait face le pays : Le PT appelle à «renforcer l’immunité de l’Algérie»

13/01/2024 mis à jour: 15:45
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Photo : D. R.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, présente à nouveau les propositions de sa formation pour renforcer «l’immunité de l’Algérie» et faire face aux défis de l’heure. Intervenant hier à l’ouverture de la réunion du bureau politique du parti, elle insiste notamment sur la situation interne du pays et les menaces externes, notamment au Sahel, qui pourraient l’ébranler.

En effet, dans une allocution de près de 1h30, la patronne du PT souligne le jeu malsain des Emirats arabes unis qui ciblent, «pour le compte de l’entité sioniste», l’Algérie. Ce pays, selon elle, débourse plusieurs milliards de dollars «pour frapper directement les intérêts de notre pays dans les pays voisins, notamment au Sahel». Saluant, dans ce sens, «la fin de la tension entre l’Algérie et le Mali», Louisa Hanoune fait une série de propositions qui sont, selon elle, susceptibles de protéger le pays de toute menace.

Il y a d’abord des mesures socioéconomiques qui doivent être prises. «Nous avons examiné la loi de finances 2024 et nous avons relevé des points positifs, mais il y a des décisions qui nécessitent un réajustement, notamment celle concernant le soutien au pouvoir d’achat», indique-t-elle.

Rappelant l’ampleur de l’inflation galopante, la secrétaire générale du PT appelle à «l’adoption de l’échelle mobile des retraites et des salaires» pour faire face à la crise socioéconomique qui touche des couches importantes de la société. Elle appelle ainsi à corriger «l’injustice concernant les augmentations des salaires, excluant les travailleurs du secteur économique», à «la révision du système de l’allocation chômage» et à «mettre fin à la précarité de l’emploi, y compris dans des secteurs relevant du public, à l’image du tourisme».

Dans ce sens, Louisa Hanoune insiste sur la nécessité d’abroger l’article 88 de la loi de finances 2022 concernant la révision du système des transferts sociaux. «Nous avons constaté une augmentation de 7% du montant destiné aux transferts sociaux dans la loi de finances 2024.

Mais l’article 88 de celle de 2022 est une bombe à retardement. Les transferts sociaux ne doivent pas être revus, car ils consacrent véritablement l’Etat social», lance-t-elle. Louisa Hanoune appelle aussi au rejet définitif du projet de loi sur le partenariat public-privé qui, selon elle, a été d’abord lancé en 2016 par l’ancien ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb, pour «permettre à l’oligarchie de siphonner les ressources du pays».

Louisa Hanoune dénonce également les décisions du ministère de l’Industrie tendant, selon elle, «à transformer les pharmaciens en commerçants, tout en leur interdisant la vente de plusieurs produits indispensables pour les patients».

«L’Algérie doit soutenir la démarche de l’Afrique du sud»

«Nous soutenons les syndicats des pharmaciens, car ces mesures ne bénéficieront pas aux patients. Au contraire, elles ouvrent la voie à d’autres trafics», indique-t-elle. L’autre sujet abordé par l’oratrice concerne le contenu du projet de loi d’amendement du code pénal.

Elle condamne, dans ce sens, le «maintien de l’article 87 bis qui a ouvert la voie à tous les dépassements». «Cet article permet aussi des pressions étrangères sur l’Algérie», met-elle en garde, dénonçant aussi la criminalisation de la mendicité. Elle rappelant, dans la foulée, au gouvernement «la nécessité de traiter ses causes (de la mendicité, ndlr) au lieu de s’attaquer à la conséquence».

Comme l’année qui vient de commencer est celle de la présidentielle, Louisa Hanoune réitère son appel à l’ouverture des champs politique et médiatique «en vue d’instaurer un débat dans le pays qui jettera les bases d’une réelle démocratie». «La Nouvelle République nécessite la correction de la trajectoire et la levée des contraintes politiques.

C’est ainsi qu’on pourra renforcer l’immunité de l’Algérie», précise-t-elle, appelant à la «libération des détenus d’opinion». La première dame du PT est revenue également, longuement, sur la situation au Proche-Orient pour dénoncer «les massacres à grande échelle des Palestiniens de la part de l’entité sioniste, avec le soutien des impérialistes (Etats-Unis et Europe) et des pays arabes».

«Ces derniers ciblent aussi la résistance au Yémen, sous le prétexte de la protection du commerce mondial en mer Rouge», condamne-t-elle. Louisa Hanoune salue, dans la foulée, la démarche de l’Afrique du Sud qui a réussi à traîner l’occupant israélien devant la CPI. «C’est une première. L’Algérie doit soutenir cette démarche très honorable.» 


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