L’industrie automobile n’est que la partie dans laquelle apparaît le travail qui se fait pour le développement de la sous-traitance, mais les efforts sont concentrés sur l’ensemble des secteurs industriels, selon Rachid Bekhechi, président de la Bourse de sous-traitance et de partenariat de l’Ouest.
- Où en est l’émergence de la sous-traitance en Algérie ?
La sous-traitance et l’intégration nationale ont connu beaucoup de progrès ces dernières années. Si on parle de la sous-traitance, cela concerne tous les secteurs confondus. Et ce, eu égard aux dernières orientations politiques mettant en exergue les capacités des entreprises industrielles algériennes.
Les Journées techniques sur la sous-traitance et l’intégration nationale organisées par l’Institut national des études stratégiques et globales (INESG) sous l’égide de la présidence de la République au mois de mai 2021, puis la Conférence nationale sur la relance de l’industrie du 4 au 6 décembre 2021, qui était le catalyseur et la feuille de route pour le développement de l’industrie algérienne témoignent de cet intérêt grandissant pour la sous-traitance.
Une manière de chercher à résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain et sensibiliser sur la nécessité de faire confiance à l’outil productif algérien. Aussi, plusieurs conventions ont été signées entre les donneurs d’ordre et les Bourses de sous-traitance sous l’égide du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique pour faciliter l’accès aux sous-traitants à la demande des donneurs d’ordre.
Je citerai, à titre illustratif, des conventions conclues avec les constructeurs automobiles et les groupes industriels du secteur public. La plus importante convention multipartite entre 5 filiales amont de Sonatrach, le Conseil national de concertation pour le développement de la PME organe sous l’égide du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique et la Bourse de sous-traitance et de partenariat de l’Ouest (BSTPO).
- Les entreprises algériennes ont-elles réellement la capacité de répondre aux besoins des donneurs d’ordre ?
L’entreprise algérienne a démontré sa capacité à relever le défi pendant la pandémie de Covid-19 en assurant l’approvisionnement en produits, fournitures et même des pièces détachées pour les secteurs les plus sensibles.
Des pièces de haute technologie, telles que des respirateurs pour les hôpitaux et masques de protection, les pièces de rechange pour le secteur des hydrocarbures et bien d’autres secteurs. Ce qui a redonné espoir et encouragé les pouvoirs publics à tracer une stratégie pour le développement de l’industrie.
- Qu’en est-il des difficultés rencontrées sur le terrain ?
Bien que la fabrication des pièces et/ou la production des produits paraissent simples, de nombreux facteurs entravent la bonne réussite d’une entreprise en commençant par la conformité aux normes, la maîtrise des coûts et aussi les lenteurs des administrations qui doivent changer pour suivre le développement économique et l’évolution de la société. Dans ce cas, notre rôle consiste, en tant que Bourse, à assurer l’accompagnement de ces sociétés face à ces difficultés.
- Actuellement, les orientations portent beaucoup plus sur l’industrie automobile. Quelle faisabilité entre les niveaux d’intégration ciblés et la réalité ?
L’industrie automobile n’est que la partie apparente de l’iceberg et la plus médiatisée, vu son importance pour la population. Mais le travail se fait pour l’ensemble des secteurs industriels. Concernant le secteur automobile, nous avons recensé plusieurs sous-traitants dans divers métiers, beaucoup d’entre eux sont actuellement homologués pour approvisionner les ateliers de montage des constructeurs automobiles.
En plus de la nécessité d’assurer l’intégration pour des raisons économiques afin d’être compétitive sur les marchés, l’Etat a exigé le recours à l’intégration nationale et a appelé à faire appel aux sous-traitants locaux.