Qualité de vie et des transports

30/11/2024 mis à jour: 17:03
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Nouvellement créé, le département de la Qualité de la vie, relevant du ministère de l’Environnement, dispose d’un premier matériau pour lancer la réflexion et des études entrant dans ses missions. La «journée sans voitures» organisée vendredi par l’APC d’Alger-Centre ne revêt pas la seule dimension culturelle et ludique, elle répond aux aspirations de la population au bien-être et s’inscrit parmi les principes fondamentaux du développement durable, articulé autour de la question environnementale. 

Plusieurs ministères sont en fait interpellés par ce dossier, nécessitant une démarche intersectorielle pour coïncider avec les attentes des citoyens se comptant par centaines de milliers dans les grandes agglomérations du pays. Le phénomène de la congestion urbaine ne sévit pas uniquement dans la capitale, il rythme, ou plutôt bloque la circulation dans de très nombreuses villes, et les autorités locales ne semblent pas avoir identifié, encore moins mis en œuvre les solutions à ce problème devenu chronique. 

Des perspectives ont été une nouvelle fois esquissées récemment à Alger, mais les dénominations des projets, à l’exemple des «autoroutes à étages» ne peuvent pas correspondre à l’évolution des sociétés et des objectifs les mieux partagés. L’exigence de la préservation de l’environnement et précisément de la qualité de la vie des habitants doit animer les concepteurs des projets devant être soumis aux pouvoirs publics. Les contre-exemples sont nombreux dans les villes les plus peuplées du monde, où la pollution de l’air contraint parfois à des confinements hors épidémie. 

Dans les pays où la prise de conscience dans ce domaine est notable aussi bien dans l’opinion publique qu’au sein des institutions, l’un des indices les plus importants de la qualité de la vie est l’accès au transport en commun.   Une récente visite d’un wali sur un chantier de transport par câble, dans une ville en proie à de perpétuels embouteillages, a suscité autant d’espoir que d’interrogations. 

Le projet n’a été livré que partiellement en dépit d’un lancement des travaux depuis une dizaine d’années. D’autres solutions ont été testées par le passé sans grand succès, comme la réalisation des trémies, lesquelles ont démultiplié des voies de circulation saturées sans apporter quelque fluidité dans le trafic urbain. Joint au chaos urbanistique, le manque de transport collectif transforme en épreuve la vie quotidienne dans des chefs-lieux où la population passe du simple au double durant la journée. 

Les nouveaux plans de circulation annoncés en octobre dernier dans dix wilayas du pays risquent d’avoir un faible impact si les solutions préconisées se limitent à des schémas reconfigurés avec de rares ouvrages et infrastructures pouvant être rendus opérationnels. 

Le renouvellement du parc national d’autobus, en recourant à l’industrie locale, est par contre une décision opportune en raison de l’effet positif sur l’environnement et la prestation de service pour les usagers. 


D’autres pistes méritent d’être explorées pour alléger la chape qui pèse sur les habitants, les travailleurs et les citoyens de passage dans les villes. La réhabilitation du transport scolaire, à la charge des collectivités locales, serait une bonne mesure dès lors que les minibus peuvent avantageusement suppléer les milliers de véhicules particuliers journellement affectés aux écoles. 

Le train demeure le serpent de mer du développement local et de nombreuses collectivités attendent la concrétisation des programmes annoncés dans ce secteur. Le transport ferroviaire entre les villes et les régions du pays aura le double effet d’aider à la décongestion dans les centres urbains et de réduire le fléau des accidents sur les routes.

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