Publication. Les trois Révolutions-sœurs du 20e siècle d’Abdurrahman Benatia : Une même lutte armée contre le colonialisme

27/06/2022 mis à jour: 02:40
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L’auteur Abdurrahman Benatia gratifie ses lecteurs d’une nouvelle publication à compte d’auteur intitulé Les trois Révolutions-sœurs du 20e siècle.

Dans une note d’avertissement, le chercheur avertit que dans un précédent ouvrage «L’émancipation de l’écriture » publié aux éditions Houma en 2016, il avait évoqué la transcription erronée ou défectueuse de noms propres ou communs. De ce fait, il utilise le nom de pays, la Jazaérie, conformément à son appellation originelle au lieu du nom tronqué et controuvé, Algérie, imposé par le colonialisme.

Même lutte armée contre le colonialisme

Tout au long d’une pagination de 256 pages Les trois Révolutions-sœurs du 20e siècle, Asie, Afrique, Amérique, Abdurrahman Benatia établit une analogie entre les révolutions vietnamienne et cubaine et d’autres par celle de la Jazaérie, avec une même lutte armée contre le colonialisme et l’impérialisme, un même combat contre l’asservissement et l’ignorance.

Le chercheur rappelle dans son ouvrage que les trois révolutions se sont déroulées au cours «d’une saison» révolutionnaire qui duré de 1946 à 1954. «Tout se passe comme si les trois peuples s’étaient concertés et avaient élaborés un plan d’action commun», note l’auteur. Toujours selon l’auteur, le début de l’occupation de la Jazaérie par les armées françaises, à partir de 1830, ouvrira la voie à la mise sous tutelle de la majorité des pays musulmans des trois continents, Asie, Afrique et Europe, en parallèle avec la subjugation d’autres pays non musulmans comme le Vietnam et Cuba.

Points communs de la révolution

Dans une synthèse des plus élaborées, Abdurrahman Benatia estime que les trois révolutions ont plusieurs points communs, dont la jeunesse signalée des révolutionnaires, le partage du même colonialisme/impérialisme.

De même que sur l’emblème national de ces trois pays révolutionnaires figure une étoile sur laquelle est représentée l’astre-symbole qui guide les révolutionnaires pour la libération de leur pays.

Nous retrouvons l’étoile jaune pour le Vietnam, rouge pour Jazaérie et blanche pour Cuba. Poursuivant son analyse, le chercheur note que « la révolution vietnamienne s’identifia à Ho Chi Minh et à son compagnon d’armes, le professeur-général Giap, celle cubaine à Fidel Castro et son compagnon d’armes, le médecin argentin Che Guevara, la révolution jazaérie, elle était personnifiée par le peuple : aucun militant jazaérie n’était mis en avant, pour éviter de placer les destinées de la révolution entre les mains d’un seul homme et tout culte de la personnalité et ce, conformément aux traditions socio-culturelles et religieuses d’humilité et de modestie, et la non recherche du pouvoir pour soi, lequel émanait du peuple, d’une part et, d’autre part, en accord avec sa longue histoire de lutte».

Si les révolutions vietnamienne et cubaine s’appuyaient tant sur le prolétariat que sur la paysannerie, le mouvement révolutionnaire Jazaérie dans ses différentes périodes allant de 1830 au 1er novembre a toujours été déclenché dans le pays profond par les paysans.

Les trois révolutions –sœurs se caractérisent par trois cultures, trois religions ou croyances avec des variantes dans chaque pays. Ils ont en commun cette même lutte armée, cette même résistance pour vaincre l’ennemi. Abdurrahman Benatia rappelle également que les luttes armées contre les Etats colonialistes ne sont jamais dirigées contre les peuples de ces Etats, mais représentent des combats contre des théories politiques qu’appliquent des gouvernants ambitieux et cupides, malgré le non-assentiment de leurs peuples et contre les intérêts de ceux-ci.

«Les révolutions vietnamienne et Jazaerie ont réaffirmé à plusieurs reprises l’absence d’animosité envers les peuples de France au cours de leurs luttes de libération respectives. De même que tous les Etats colonialistes/impérialistes ont de tout temps adopté la même politique, celle du non respect de l’être humain, de l’animal et du végétal ainsi que le non respect de la parole.»

Il est à noter par ailleurs qu’Abdurrahman Benatia est l’auteur de plusieurs publications dont entre autres Pourquoi les Européens ont- ils peur des Arabes, en 1997, Les Arabes en Europe avant l’ère chrétienne (1999), Les Arabes ancêtres des Gaulois, (2000), Les Arabes promoteurs des trois religions monothéistes, (2001), Ibérie et Berbérie, (2002), Histoire de la colonisation arabique dans la Grèce antique, (2004), Le berbère de l’Himalaya aux Ardennes, (2005), Histoire d’une langue universelle, l’arabe, (2006), Arabes et Indo-Européens, (2008), Le Substrat arabe de la langue latine, (2010), Les Prénoms européens actuels d’origine arabe (2011), Rome héritière-parricide de Carthage, (2012 ), L’émancipation de l’écriture (2016), (De Yugurtha au FLN, de Vereingétorix à la 5e République) 2021.

 

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