Protection et mise en valeur du site de Siga : Un segment historique de première importance dans l’histoire antique

24/03/2024 mis à jour: 08:54
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Un reste vestige de mur enfoui

Désormais, la perspective que les ruines de Siga puissent enfin nous entretenir de son passé se précise. Un arrêté du ministère de la Culture portant plan de protection et de mise en valeur du site archéologique (PPMVSA) vient d’être publié au Journal officiel. 
 

C’est en conséquence un large pan de l’histoire antique de notre pays qui va enfin être exhumé, une histoire qui ne sera plus déclinée essentiellement, comme jusqu’à l’heure, sur la base d’une histoire écrite et falsifiée par Rome à sa convenance, un fait reconnu, mais à partir de l’archéologie, également. L’arrêté ministériel rend en conséquence exécutoire le PPMVSA. Approuvé par l’APW en novembre 2022, il devra être mis en œuvre par le directeur de la culture en concertation avec le président de l’APC de Oulhaça où se situe le site. 

Pour rappel Siga, située sur la rive gauche à l’embouchure de la Tafna, est le nom de la capitale de l’aguellid Massaesyle Syphax, dont Cirta était la deuxième capitale et dont le territoire couvrait les deux tiers de l’Algérie actuelle et une partie du Maroc oriental jusqu’à l’oued Moulouya, cela jusqu’à l’invasion romaine intervenue en 203 avant J.C. Fait non négligeable pour la recherche, Siga est l’unique capitale numide dont l’emplacement n’a pas été occupé par une ville moderne. 

Néanmoins, il s’y superpose quatre villes anciennes : la première remonte aux IVe et IIIe siècles avant l’ère chrétienne, puis la capitale Syphax en l’occurrence, la ville romaine et, enfin, une cité médiévale dont la prospérité a été vantée aux Xe et XIe siècles de notre ère, dont la décadence serait intervenue au XVIe siècle. Par ailleurs, à quelques petites encablures en mer, des fouilles archéologiques ont révélé l’existence au VIIe siècle avant J.C. une installation phénicienne sur l’île de Rachgoun. Le PPMVSA n’omet pas dans son exposé d’alerter sur quatre menaces auxquelles le site archéologique est exposé : le vandalisme, le tourisme de masse lorsque les visites ne sont pas maîtrisées, les effets de la dégradation de l’environnement et l’urbanisation voisine du fait de son expansion. 

Il signale aussi les répercussions des fouilles archéologiques effectuées en 1936, 1952, 1961 et 1977/78, l’usure du temps, les dégradations humaines et animales sur un espace non protégé et enfin l’impact de l’air marin sur les structures archéologiques. De la sorte, des travaux d’urgence sont préconisés, tels des coulis de chaux pour l’étanchement des structures, la consolidation et la dévégétalisation ainsi que le désherbage, le nettoyage et le repérage des vestiges apparents. Concernant la mise en valeur proprement dite, il y a en premier lieu le bornage du périmètre. En deuxième lieu, il y a la protection du site après analyse des données archéologiques, historiques, architecturales, techniques, sociologiques et économiques, ce qui doit déboucher sur la définition des principales orientations et les modalités des actions. 

Pour la clôture du site, il est suggéré la plantation de cyprès type «bougie», espacés de 4m. Enfin, il y a la mise en place d’un plan de gestion qui comprend celle du flux de visiteurs, la création d’une entité administrative et la mise en place d’un plan d’entretien permanent. Sollicité, Koudid Abdelali, le directeur de wilaya de la culture : «L’objectif ultime est de faire de ce site un pôle économique patrimonial grâce à l’injection de structures de base dont le traçage d’un circuit touristique à l’intérieur du site et d’en faire une destination touristique par excellence. Cela est tout à fait réalisable en ce que Siga représente comme segment historique de première importance dans l’histoire antique. 

Pour l’instant, ce plan va être affiché à Oulhaça et au chef- lieu de wilaya. Ensuite, nous allons demander l’inscription d’une opération en vue de concrétiser in situ les aménagements projetés par le PPMVSA. L’autre aspect essentiel pour nous nous, c’est de susciter l’intérêt des archéologues et d’impulser des travaux de fouilles. 

De la sorte, nous avons déjà pris attache avec des universités et signé deux conventions, l’une avec l’Institut d’architecture de Tlemcen et l’autre avec l’Institut d’archéologie d’Alger 2. En outre, par le biais de notre ministère, nous avons approché le CNRA et le CNPAH. Enfin, il y a un volet essentiel en direction de la population, celle du village voisin de Siga, dont le projet doit devenir sien, d’autant qu’il y a un impact économique dont elle bénéficiera. 

 

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