Projet de réalisation du gazoduc transsaharien : L’Algérie accélère la cadence

23/06/2022 mis à jour: 02:01
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Photo : D. R.

Les ministres de l’Energie d’Algérie, du Niger et du Nigeria ont convenu, le 21 juin, lors d’une réunion tripartite sur le projet de gazoduc transsaharien (TSGP) à Abuja (Nigeria), de la pose «des premiers jalons» de ce projet, en prévision de sa concrétisation dans «les plus brefs délais».

Le lancement effectif du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) fera l’objet d’une troisième réunion au courant du mois de juillet prochain, à Alger, en vue d’accélérer le processus technique et ouvrir la voie au chantier de réalisation, qui pourrait être achevée dans un délai de trois ans, selon les estimations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.

Les ministres de l’Energie d’Algérie, du Niger et du Nigeria ont convenu le 21 juin, lors d’une réunion tripartite sur le projet de TSGP à Abuja (Nigeria), de la pose «des premiers jalons» de ce projet, en prévision de sa concrétisation dans «les plus brefs délais». Pour ce faire, les trois ministres ont convenu d’organiser rapidement leur troisième réunion tripartie, au plus tard fin juillet, en Algérie.

La réunion – la deuxième depuis le début de l’année – a regroupé les ministres de l’Energie et du Pétrole des trois pays pour évaluer le travail des commissions du projet et assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions prises lors de la précédente rencontre, ainsi que les prochaines démarches à entreprendre dans le cadre de la réalisation du projet, selon un compte rendu de l’APS.

Le ministre de l’Energie et des Mines a fait savoir que «la relance du projet, enregistré dans le cadre de la mise en œuvre du programme Nepad, intervient dans un contexte géopolitique et énergétique marqué par une forte demande sur le gaz et le pétrole, d’une part, et la stagnation de l’offre d’autre part, à cause de la réduction des investissements, notamment en matière de prospection gazière et pétrolière depuis 2015.

Le TSGP pour sécuriser l’approvisionnement des marchés en gaz

Le ministre a également estimé que le TSGP «était un exemple de la volonté de nos trois pays à mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale, qui soit conforme à nos objectifs nationaux et à nos obligations internationales en tant que pays engagés à réduire l’empreinte carbone et sécuriser l’approvisionnement des marchés en gaz naturel». Selon M. Arkab, ce projet constitue également «une nouvelle source d’approvisionnement pour des marchés constamment sollicités, compte tenu de la place que le gaz naturel occupera dans le mix énergétique à l’avenir».

Les ministres de l’Energie d’Algérie, du Niger et du Nigeria ont abordé, lors de leur réunion à Abuja, tous les aspects liés à la réalisation d’un gazoduc transsaharien qui permettrait de fournir 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz aux marchés mondiaux depuis le Nigeria, en passant par le Niger et l’ Algérie, sur une distance de plus de 4000 km. En Algérie, le gazoduc sera raccordé aux infrastructures déjà existantes, ce qui facilitera l’acheminement du gaz jusqu’aux gazoducs reliant le sud de l’Europe.

Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion tenue avec ses homologues, le ministre d’Etat nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva, et le ministre nigérien de l’Energie et des Energies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou, M. Arkab a souligné qu’il a été convenu de «poser les premiers jalons de ce projet, à travers l’entame des études techniques, en prévision de sa concrétisation sur le terrain dans les plus brefs délais».

Il a été également décidé de la poursuite des concertations par le biais de l’équipe technique, formée lors de cette réunion et chargée d’élaborer toutes les clauses, ainsi que les études techniques et financières et celles de faisabilité relatives à la concrétisation du TSGP, ajoute le ministre. Une étape qui sera renforcée par un nouvel état des lieux lors de la prochaine réunion à Alger, après les rencontres tenues à Niamey, au Niger, au mois de février, et celle tenue au Nigeria.

Lors de sa participation aux travaux de la réunion tripartite, M. Arkab a affirmé, dans son allocution, que l’adoption de la réunion précédente tenue à Niamey le 16 février a jeté les fondements d’une feuille de route visant, notamment, la constitution d’un groupe de travail dans l’objectif de procéder à la mise à niveau d’une étude de faisabilité de ce projet.

Il a affirmé, en outre, que la réunion tenue à Abuja était «très importante et réussie», et avait permis d’évoquer tous les aspects liés à la réalisation d’un gazoduc transsaharien reliant les trois pays au continent européen. En s’appuyant sur l’expérience des trois pays dans le domaine de la production, du transport et de la commercialisation du gaz naturel, en sus de ses avantages, ce projet devra renforcer les capacités de production et d’exportation des trois pays, a encore souligné le ministre.

Pour sa part, le groupe Sonatrach, dont le PDG a pris part à la réunion d’Abuja (Nigeria), a affirmé que l’Algérie «s’engage à faire aboutir ce projet stratégique en se basant sur les infrastructures actuelles et futures du réseau de transport des hydrocarbures en Algérie, et en sollicitant l’expérience du groupe Sonatrach qui se distingue par ce genre de projets énergétiques».

Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’autant de moyens et de capacités à même de «conférer au projet une dimension économique sur les plans continental et stratégique, en sus d’ouvrir des perspectives prometteuses pour le continent africain et de renforcer les domaines de coopération entre les pays concernés, notamment ceux traversés par ce gazoduc», selon un communiqué de Sonatrach. 

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