Professeur Lotfi Mouni. Membre du consortium du projet SWRIPS : «Le projet prévoit de mettre en œuvre une économie circulaire»

25/02/2024 mis à jour: 00:45
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Photo : D. R.
  • Tout d’abord, décrivez-nous votre rôle dans le travail technique (WP1 analyse de l’eau/terre/agro-écosystème) ?

L’objectif principal du WP1 est la collecte de données relatives aux paramètres physico-chimiques du sol, de l’eau et des produits du sol. Cette base de données de tous les paramètres physico-chimiques sera analysée afin d’évaluer la relation et l’effet de chaque paramètre sur la qualité des produits agricoles. Par ailleurs, cette base de données sera utilisée pour optimiser l’ensemble du cycle de l’eau et réduire l’empreinte.

Ce travail sera effectué avec un algorithme de conception et de traitement des données par «Deep-learning», qui produit des décisions éclairées sur l’application de matières organiques et d’engrais minéraux mieux adaptés aux besoins des cultures et aux conditions du sol. Les cultures de tomate et d’agrumes (eau, sol, engrais, etc.) seront utilisées comme référence pour vérifier les prédictions du modèle.

L’évaluation des coûts générés par l’eau et les nutriments récupérés sera également réalisée. La présence dans le WP d’une expertise multidisciplinaire (phytopathologistes, scientifiques de l’alimentation, agronomes, microbiologistes, chimistes, ingénieurs de gestion et de l’environnement, économistes) fournira une équipe étendue afin d’analyser tous les aspects pertinents nécessaires pour atteindre le but.

En plus de notre implication dans le WP1, nous sommes aussi membre du WP2 qui a pour rôle la préparation du procédé nécessaire pour le traitement des eaux usées.

  • Quels sont les limites ou les problèmes avec les stations d’épuration des eaux usées classiques ou traditionnelles ?

Dans l’industrie de l’épuration des eaux usées, l’élimination des contaminants dans les bonnes quantités pour atteindre les objectifs souhaités est un défi commun. La qualité des effluents et les mécanismes de traitement peuvent être réglementés par l’application des eaux usées traitées.

Par exemple, l’utilisation des eaux usées dans les exploitations agricoles doit toujours être gérée de manière à respecter la limite standard établie pour la qualité de l’eau agricole. Le degré de traitement utilisé doit être suffisant pour atténuer tout effet négatif pouvant résulter de l’élimination de l’eau traitée dans un environnement aquatique avant qu’elle ne soit rejetée dans les masses d’eau naturelles.

La préservation de la qualité de l’eau est donc le principal défi du secteur. Le traitement choisi doit à la fois minimiser l’impact environnemental sur les eaux réceptrices et respecter les normes réglementaires en vigueur. L’aération, le pompage, le chauffage et le mélange requièrent une attention particulière en matière d’économie d’énergie.

Le traitement biologique des eaux usées municipales nécessite généralement une consommation d’énergie élevée, de l’ordre de 50 à 60% de l’utilisation de l’usine. La consommation d’énergie est donc l’un des principaux coûts associés à l’exploitation d’une station d’épuration. La consommation d’énergie d’une station d’épuration peut être considérablement réduite en mettant en œuvre diverses technologies vertes et en modifiant les processus de traitement biologique.

  • Dans combien de temps sera confectionné le nouvel équipement du projet SWRIPS ?

Les activités sont réparties en six «Work packagings» (WP) en fonction des domaines d’expertise spécifiques des partenaires, et la durée du projet est de 36 mois. Des prototypes de nouveaux produits et procédures seront créés et testés dans des entreprises agroalimentaires et des laboratoires à petite échelle dans un premier temps.

  • Quelle sera la destination finale des eaux épurées grâce à la nouvelle installation ?

SWRIPS prévoit de mettre en œuvre une économie circulaire et un système de gestion basé sur une évaluation du cycle de vie : l’impact environnemental sera pris en compte tout au long de la chaîne de production, de la phase de culture à la transformation des aliments et au cycle de l’eau en fin de vie.

Cela met en place un cycle vertueux qui réduit la consommation globale d’eau douce, garantit la disponibilité de l’eau pour les agriculteurs, en particulier lors des périodes de forte demande/sécheresse, réduit l’assèchement du sol et la quantité totale d’engrais supplémentaires, est rentable à la fois pour l’industrie de la conserve et pour les agriculteurs eux-mêmes et, enfin, est respectueux de l’environnement et de la santé humaine.

La réutilisation des eaux usées purifiées, une fois correctement traitées, peut offrir une opportunité intéressante d’économiser l’eau et de valoriser d’autres sous-produits provenant des usines de transformation agroalimentaire environnantes, en évitant une nouvelle contamination des sols et de l’eau.

Réduire le problème de la rareté de l’eau douce et le problème de la salinisation excessive des sols, particulièrement critique dans les régions méditerranéennes en raison des conditions climatiques extrêmes avec de fréquentes périodes de sécheresse, grâce à la récupération de l’eau utilisée dans l’agriculture et à l’amélioration de la qualité de l’eau.

La récupération de l’eau utilisée dans l’industrie agroalimentaire à des fins d’irrigation. Fournir, grâce au système innovant de surveillance intégrée, un contrôle continu de la qualité de l’eau purifiée, en garantissant également la possibilité d’une alerte précoce en cas de présence excessive de composants organiques, de pesticides, de métaux lourds dans l’une ou l’autre des stations d’épuration, pesticides, métaux lourds dans n’importe laquelle des phases de purification.

  • Quelles seront les parties bénéficiaires de cette nouvelle technologie ?

Tous les partenaires/collaborateurs de SWRIPS bénéficieront de cette nouvelle technologie, y compris l’Algérie puisque nous avons participé à sa conception. 
 

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