Procès de l’ancienne ministre de la culture Khalida Toumi : Dossier renvoyé au 17 mars et refus de la mise en liberté provisoire

05/03/2022 mis à jour: 03:01
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Photo : H. Lyes

Pour la cinquième fois, le pôle pénal financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a décidé, jeudi dernier, de reporter au 17 mars le procès de l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi. 

Poursuivie pour «abus de fonction», «octroi d’indus avantages» et «dilapidation de deniers publics», des faits liés à des actes de gestion d’événement politiques et culturels, à savoir «Tlemcen, capitale de la culture islamique», «Alger, capitale de la culture arabe», en 2007, «Le Festival panafricain» en 2009, «Le Festival culturel islamique» et la réalisation du film sur l’émir Abdelkader, et exécutés par tous les organismes sous tutelle du ministère de la Culture : l’Office national des droits d’auteur (Onda), l’Office Riadh El Feth (Oref) et l’Agence algérienne du rayonnement culturel (Aarc). 

Dès l’ouverture de l’audience, Khalida Toumi, incarcérée à la prison de Koléa, à l’ouest de la capitale, est arrivée entourée par des gendarmes et des agents de l’administration pénitentiaire, en compagnie de Hamid Benblidia, ordonnateur au niveau du ministère de la Culture, poursuivi pour les mêmes faits, également en détention, alors qu’un troisième prévenu, Miloud Hakim, ancien directeur de la culture à Tlemcen (en liberté), poursuivi pour «abus de fonction», se trouvait dans la salle. Après l’appel des témoins, le juge constate l’absence de quelques-uns et décide d’ajourner l’examen de l’affaire au 17 mars pour les convoquer. Les avocats de la militante et ancienne ministre, Boudjemaâ Ghechir et Miloud Brahimi, plaide pour une mise en liberté provisoire en attendant le procès. «La prévenue est en détention depuis plus de 28 mois pour des faits délictueux. C’est unique et scandaleux. 

Les raisons pour lesquelles elle a été placée sous mandat de dépôt n’existent plus. Nous vous demandons de lui accorder la liberté provisoire en attendant l’examen de son affaire», déclare Me Brahimi, avant que son confrère, Me Ghechir, ne lui emboîte le pas. «Mme Toumi est poursuivie pour des actes de gestion, liés à des événements politiques. Elle n’est pas poursuivie pour corruption. Elle a passé plus de 28 mois en prison pour des délits... de gestion, ce qui est anormal», dit-il avant de réclamer une mise en liberté provisoire. 

Le procureur conteste. «Les raisons pour lesquelles la prévenue a été placée en détention sont toujours valables à ce jour. Je demande au tribunal d’écarter la demande de mise en liberté.» 

Me Ghechir revient à la charge. «Les expertises sur lesquelles reposent l’accusation n’ont identifié aucun préjudice. Le dossier est vide. Il n’y a plus de raison de la maintenir en détention. Nous vous demandons de lui accorder la liberté provisoire, en attendant le procès», réplique l’avocat. 

Le juge n’est cependant pas de cet avis. Il rejette la demande et lève l’audience. La déception se lit sur les visages des nombreux citoyens mais aussi des personnalités, comme la moudjahida Zohra Drif, et ancienne vice-présidente du Sénat, et Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), venus exprimer leur soutien à la militante et ancienne ministre.

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