La semaine nationale de prévention, organisée à la mi-février à l’initiative du ministère de la Santé, mérite d’être rééditée et relayée par plusieurs autres secteurs, notamment celui de l’éducation, afin de susciter une plus grande réactivité du public.
Les problématiques posées à l’occasion de cette manifestation à vocation sanitaire prennent une acuité particulière en ce mois de Ramadhan, où les habitudes de consommation n’évoluent pas dans le sens voulu par les professionnels de la santé publique.
La grande appréhension est à présent de voir tous ces appels à la mesure et à la maîtrise de la consommation s’estomper devant les phénomènes d’excès en tous genres, de la traditionnelle «fièvre acheteuse» et du gaspillage.
L’impact des campagnes de sensibilisation est fortement relativisé lorsqu’elles sont concentrées et réduites à des rendez-vous ponctuels sans prolongement dans le temps et dans l’espace, ne réservant aucun écho aux déclarations des spécialistes qui étayent leurs propos par des données émanant de leur expérience et de leurs travaux.
Des signaux forts ont été lancés par des médecins faisant autorité dans le secteur, rappelant notamment la «hausse des cas de cancers pédiatriques, dont les recherches ont prouvé qu’ils sont liés à une mauvaise alimentation».
La prédominance des produits transformés et dépassant les seuils de l’apport en sucre est constante et perceptible durant toute l’année, à travers l’activité de marketing et dans les espaces commerciaux, et elle marque une exacerbation à des périodes régulières. La réponse des pouvoirs publics se résume au contrôle d’hygiène et des moyens de conservation.
L’affluence autour des points de vente souvent improvisés mais enregistrant un égal succès est telle, qu’elle perturbe parfois la circulation urbaine. Les propos d’un directeur général au ministère de la Santé, lors des journées dédiées à la prévention, devraient connaître une plus grande diffusion et une mise en pratique effective, en raison des impératifs sanitaires qui ne peuvent être voués à l’oubli ou à l’ajournement.
Le responsable a appelé à «l’implication de tous les secteurs dans la protection de la santé publique, car il s’agit d’une affaire de société, en œuvrant à l’ancrage d’une véritable culture de prévention et de sensibilisation des citoyens sur l’importance de changer leurs habitudes de consommation, particulièrement durant le mois du jeûne».
Les associations de protection des consommateurs ont été nombreuses à intervenir ces dernières semaines, et à appuyer la démarche des praticiens de la santé publique. Leur contribution est recommandée dans la promotion de «l’éducation sanitaire et de la culture de l’alimentation saine et équilibrée», comme le rappellera le directeur d’une agence publique lors de la Semaine nationale de prévention.
Un autre phénomène déraisonnablement ancré dans les habitudes, qui devrait être circonscrit par le moyen de la sensibilisation mais aussi par le biais de mesures dissuasives, est celui de l’excès de vitesse sur les routes aux ultimes moments de la journée, avant la rupture du jeûne. La circulation débridée dans les dernières lignes droites pour rejoindre le foyer est souvent à l’origine de sinistres qui endeuillent des dizaines de familles.
Les opérations de contrôle et de répression des infractions au code de la route ont montré leur efficacité et leur pouvoir de rétablissement de la sécurité sur les voies de circulation pour l’ensemble des usagers. Comme pour les programmes de prévention, appelés à s’inscrire dans la durée, les plans de lutte ont une incidence optimale quand ils relèvent de dispositifs pérennes.