Prévenir, sensibiliser et agir

29/12/2024 mis à jour: 03:30
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Le phénomène des inondations concentre, ces dernières années, l’intérêt des pouvoirs publics au point de devenir l’une des priorités du gouvernement. Désormais, ces risques hantent aussi bien l’Etat que les citoyens dès l’annonce de pluies orageuses et à n’importe quelle période de l’année, surtout que l’Algérie est classée parmi les pays les plus menacés. 

Pour prévenir contre leur survenue, et depuis le mois d’août 2023, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ne cesse d’adresser une série de recommandations aux walis pour agir à leur niveau. 

Alors que les inondations de 2001 à Bab El Oued sont encore dans les mémoires, plusieurs régions ont été touchées. 

On se rappelle de Ghardaïa en 2008, mais aussi Tamanrasset, Illizi, et récemment Béchar et Naâma, sans oublier les inondations qui frappent souvent la région nord. Les exemples ne manquaient pas dans les wilayas de Tlemcen, El Bayadh, Tipasa, M'sila, Skikda, Jijel, Mila, Annaba, Batna, Constantine, Guelma, Souk Ahras et autres, avec tous les dégâts importants et les pertes humaines. L’expérience a montré aussi que les crues des oueds ne sont pas les seules causes. 

Il suffit d’un réseau d’eaux pluviales saturé, de caniveaux ou d’avaloirs bouchés, de conduites d’assainissement non entretenues pour que les dégâts deviennent importants et même surprenants. Des défaillances qui ont été prises en charge au niveau local par des opérations régulières de curage et de nettoyage en temps normal, mais des solutions d’envergure pour la protection des villes contre les inondations s’imposent, en vertu de la loi n°24-04 du 26 février 2024 portant les règles de prévention, d’intervention et de réduction des risques de catastrophes dans le cadre du développement durable.

 «Tous les projets liés à la protection des villes contre les risques d’inondation ainsi que les travaux d’aménagement des oueds et des cours d’eau y afférents s’inscrivent dans la stratégie nationale adoptée par le secteur à cet égard», a déclaré le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, lors d’une récente séance plénière au Conseil de la nation. 

Le même responsable ne manquera pas de réaffirmer l’engagement de son département à concrétiser ces projets pour améliorer les conditions de vie des citoyens et de protéger leurs biens. Selon le ministre, cette stratégie comprend l’identification des sites menacés par les risques d’inondation et leur degré de vulnérabilité. Toutefois, pour mettre en œuvre ces engagements, il faudra d’importants financements, car la liste des régions concernées est longue. 

En 2018, le même ministère a révélé l’identification de 689 sites à risques à l’échelle nationale. Pour leur part, des experts avancent le chiffre de 800 sites, alors que 35 wilayas demeurent toujours sous la menace des inondations. Les avis convergent vers des actions prioritaires à mener par l´installation de systèmes efficaces d’alerte, la délimitation des zones à risque, l'aménagement des cours d’eau et le renforcement de l’assainissement pluvial. 

Au niveau de chaque wilaya, il faudra surveiller régulièrement les points noirs en mobilisant tous les moyens d’intervention en temps normal. La sensibilisation des citoyens est également cruciale et leur implication est inévitable pour la réussite de tout plan de prévention. 

Ils devront prendre conscience des dangers des constructions près des oueds et du rejet des déblais solides sur les berges. Les cours d’eau sont imprévisibles et les crues peuvent survenir à toute période de l’année. De son côté, l’Etat est appelé aussi à sévir contre les contrevenants et ne plus fermer l’œil, avant de penser à concrétiser ses engagements. 

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