Présidentielle du 7 septembre 2024 : Louisa Hanoune se retire

14/07/2024 mis à jour: 21:44
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La décision du retrait de la SG de la course à la présidentielle a été prise hier par le bureau politique du parti - Photo : D. R.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, dit «refuser de faire partie d’une opération électorale qui ne consacre pas la liberté totale de candidature sans exclusion».

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, jette l’éponge ! Elle décide non seulement de renoncer à sa candidature à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, mais aussi de ne pas participer à l’ensemble du processus électoral : arrêt de la collecte des parrainages, non-participation à la campagne électorale et non-participation au vote.

Cette décision a été prise hier par le bureau politique du parti, réuni en session extraordinaire et ayant à l’ordre du jour un seul point : l’appréciation politique du processus électoral relatif à la présidentielle du 7 septembre. «J’annonce solennellement la non-participation du parti au processus électoral relatif au prochain scrutin présidentiel dans son ensemble : c’est-à-dire l’arrêt de la campagne de collecte des parrainages, la non-participation à la campagne électorale et au vote le 7 septembre prochain», a déclaré la première responsable du PT dans un discours prononcé à l’issue de cette réunion.

Mme Hanoune, qui a décidé le 16 mai dernier de se présenter pour la quatrième fois, après 2004, 2009 et 2014, à une élection présidentielle, est revenue sur les raisons de sa participation et celles de son retrait. Sa participation était dictée, précise-t-elle, par «le devoir d’assumer ses responsabilités» face au contexte mondial et régional lourd de dangers pour les travailleurs et les peuples et par «l’urgente nécessité d’apporter les réponses» aux questions centrales politiques, économiques et sociales d’actualité.

Aujourd’hui, Mme Hanoune dit refuser de faire partie d'«une opération électorale» qui ne consacre pas «la liberté totale de candidature» sans exclusion et ne permet donc pas «aux citoyens d’exercer leur libre arbitre». Sans tergiversation, elle affirme avoir eu des informations établissant l’existence «d’une intention avérée de l’exclure du scrutin».

A l’entame de son intervention, la secrétaire générale du PT a rappelé d’abord «les dysfonctionnements persistants et les entraves rencontrées durant l’opération de collecte des parrainages exigés par la loi». Elle a également énuméré les requêtes adressées, dans ce sens, aux autorités compétentes et à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour pallier, vainement, ces «insuffisances».

Collecte de parrainages

Ainsi, Mme Hanoune a qualifié d’«infernale» et de «chaotique» cette première campagne. «La pire», selon elle, depuis 1999. «Sur la forme, nous avons établi l’échec total du dispositif numérique administratif et dont l’organisation est mise en œuvre sans expérimentation ni préparation préalable au niveau des APC et des bureaux de l’ANIE, excluant des centaines de milliers de citoyens de l’exercice de leur droit politique», a relaté la première dame du PT.

Sur le fond, elle estime que l’enchaînement de ces problèmes et défaillances survenus depuis le début de la campagne de collecte des parrainages soulève des interrogations politiques. «Une telle absence de prévisibilité et une telle impréparation sont-elles concevables et justifiables par de simples problèmes techniques ?

Comment expliquer alors le fait que les requêtes répétées des candidats, particulièrement les nôtres, n’aient trouvé aucun écho chez l’ANIE qui en a pourtant reconnu le bien-fondé, et chez les autorités habilitées à intervenir pour corriger ?» s’est interrogée la conférencière. Pour Louisa Hanoune, il s’agit là d’un «problème éminemment politique et non pas technique, d’une gravité sans précédent».

La responsable du PT affirme «être ciblée directement» depuis l’annonce de sa décision de prendre part au scrutin. Le but, selon elle, est «de nous exclure de cette échéance électorale et donc la confiscation de notre liberté de candidature, ce qui par la même piétine le droit du peuple de choisir librement entre les programmes».

«Ne sommes-nous pas en droit de conclure que ce sont nos positions qui sont en cause ?» s’est-elle encore interrogée. En somme, ce sont ces éléments qui ont amené, de l’avis de Mme Hanoune, le bureau politique à considérer que «des conditions politiques ont été imposées pour empêcher la participation du PT».

Le Parti des travailleurs, a assuré Mme Hanoune, fera du «combat pour la restauration pleine et entière des libertés démocratiques sa priorité, afin que le peuple algérien puisse exercer sa souveraineté, instaurer la démocratie véritable avec son contenu politique, économique et social émancipateur». La SG du PT a tenu à «rassurer toutes les couches sociales qui ont placé leur espoir en sa participation»  qu’elle restera «leur porte-voix et poursuivra inlassablement la lutte avec eux jusqu’à la satisfaction de leurs aspirations et la fin de leur détresse».

 

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