Présidentielle anticipée du 7 septembre : Trois dossiers de candidature acceptés

27/07/2024 mis à jour: 18:36
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Les noms des postulants sélectionnés pour la course à la présidentielle anticipée du 7 septembre prochain sont connus. L’Autorité nationale indépendante des élections (l’ANIE) a rendu son verdict ce jeudi après l’expiration du délai de 7 jours consacrés à l’examen des dossiers des prétendants à la candidature. 

Les candidats retenus sont Youcef Aouchiche, premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), et enfin le président sortant Abdelmadjid Tebboune. 

Sitôt cette liste préliminaire des postulants répondant aux conditions exigées par la loi rendue publique, l’ANIE a transféré leurs dossiers à la Cour constitutionnelle qui validera, par décision, la liste définitive des postulants et statuera sur les recours, dans un délai de 7 jours. A ce sujet, les 13 candidats dont les dossiers ont été rejetés par l’instance présidée par Mohamed Charfi peuvent introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle dans un délai maximum de 48 heures après la notification. 

Selon Ahmed Brahim Boukhari, directeur général par intérim des affaires juridiques et la justice constitutionnelle à la Cour constitutionnelle, un seul prétendant à la candidature a introduit un recours auprès du service des greffes au niveau de la Cour constitutionnelle. Il s’agit, selon nos sources, du professeur Belkacem Sahli, président de l’Alliance nationale républicaine (ANR). 

Le président de l’ANIE paraissait contrarié par les chiffres liés au décompte des formulaires. Devant un parterre de journalistes et d’invités, M. Charfi a été contraint d’écourter sa conférence de presse. Néanmoins, s’agissant des dossiers retenus, il a révélé que le candidat Abdelaali Hassani Cherif a déposé 2021 formulaires de signatures individuelles d’élus répartis à travers 50 wilayas et à l’étranger, dont «1986 ont été acceptés et 35 rejetés».

 Youcef Aouchiche, pour sa part, a «déposé 1257 formulaires de signatures individuelles d’élus répartis à travers 31 wilayas, dont 1250 ont été acceptés et 7 rejetés». Pour ce qui est du président sortant Abdelmadjid Tebboune, il a déposé 18 600 formulaires de signatures individuelles d’élus répartis à travers 58 wilayas et à l’étranger, dont «18 095 ont été acceptés, 323 ont été rejetés étant des doublons et 182 ont été annulés». 

Par ailleurs, M. Charfi précisera que le rejet des 13 autres dossiers de prétendants à la magistrature suprême est motivé par diverses raisons, dont particulièrement la non-conformité des signatures des électeurs recueillies ou faute du nombre requis de signatures individuelles. Il a rappelé dans ce sens le contenu de la loi organique relative au régime électoral, qui stipule que le candidat doit présenter soit une liste comportant, au moins, 600 signatures individuelles de membres élus d’Assemblées populaires communales, de wilaya ou parlementaires et réparties, au moins, à travers 29 wilayas, soit une liste comportant 50 000 signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 29 wilayas.

Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1200. Ainsi pour Belkacem Sahli, l’ANIE n’a accepté que 539 formulaires ; pour Tarek Zeghdoud, secrétaire général du parti du Rassemblement algérien (RA), 2144 formulaires ont été validés ; pour Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), seulement 795 formulaires ont été retenus. 

Concernant les candidats indépendants, Chaabi Salem a eu 280 formulaires acceptés, Ahmed Gouraya 250 formulaires retenus, Al Abadi Belabbas a soumis 750 formulaires, tous vides, Abdelhakim Hammadi 343 formulaires acceptés, Aib Raouf 1 seul formulaire accepté, Bouamrioune Slimane 949 formulaires acceptés, Kamal Hebbal 97 formulaires acceptés, Omar Chakar seuls 3 formulaires acceptés et enfin pour Saida Neighza, l’ANIE en a validés 450, ce qui est insuffisant pour entrer dans la course à El Mouradia. 

Face à la presse, M. Charfi a défendu le travail de son équipe et évoqué la transparence dans le traitement des dossiers de déclaration de candidature. Il a affirmé que le traitement de ces dossiers et les formulaires de souscription des signatures individuelles, déposés par les prétendants, a été mené «dans la transparence» la plus totale et «avec professionnalisme» dans les délais légaux. «L’ANIE a statué sur les dossiers déposés par 16 prétendants à la candidature à la prochaine échéance présidentielle. Ceux dont les candidatures ont été acceptées ont été informés pour se préparer à la campagne électorale, tandis que ceux dont les dossiers ont été rejetés ont la possibilité de déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle dans les délais légaux», a-t-il précisé.

L’objectif actuel de l’ANIE était, selon M. Charfi, «d’améliorer les conditions d’organisation des élections et de moraliser l’action politique». Il a relevé, a cet effet, qu’à l’instar de la présidentielle de 2019, une «charte d’éthique des pratiques électorales» a été proposée aux candidats, renfermant les principes directeurs encadrant le comportement moral attendu des acteurs du processus électoral. 

Dans le même contexte, M. Charfi a réaffirmé l’importance de l’adhésion de tous les intervenants, parmi les candidats, partis politiques, médias et organisations de la société civile, au processus électoral pour garantir «la transparence et la régularité» des élections dans le cadre de, ce qu’il a appelé, «la supervision participative». Nabila Amir

 

Le président de l'ANIE, Mohamed Charfi, jeudi, devant les représentants des médias

 

 

Cour constitutionnelle destinataire de 4 recours  

La Cour constitutionnelle a reçu depuis l’annonce, jeudi, par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) des dossiers de candidature acceptés pour la Présidentielle du 7 septembre, quatre (4) recours introduits par des prétendant à la candidature dont les dossiers ont été rejetés, a indiqué, vendredi, cette instance constitutionnelle. Le directeur général par intérim des affaires juridiques et de la justice constitutionnelle, M. Ahmed Ibrahim Boukhari, a fait savoir que la réception des recours des prétendants à la candidature à la Présidentielle du 7 septembre dont les dossiers ont été rejetés par l’ANIE se poursuivait, faisant état de « quatre (4) recours introduits jusqu’à présent». Il a par ailleurs rappelé que la loi permettait aux prétendants à la candidature, dont les dossiers ont été rejetés, d’introduire un recours contre la décision de l’ANIE auprès de la Cour constitutionnelle dans un 
délai maximum de quarante-huit (48) heures suivant l’heure de la notification. 

 

Réactions

Youcef Aouchiche : «Notre objectif est de réhabiliter le politique»

Réagissant à l’annonce de l’acceptation de son dossier de candidature à la magistrature suprême, M. Aouchiche a fait part de sa «fierté et (son) sentiment de responsabilité de porter un message d’espoir en des lendemains meilleurs pour tous les Algériens». Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) a renouvelé, à cet effet, son engagement à l’activité politique pour «un projet national qui vise à convaincre le plus grand nombre d’Algériens», ajoutant qu’il entendait, à l’occasion de l’élection présidentielle, «représenter le courant national démocratique, progressiste et moderniste». M. Aouchiche a, enfin, exprimé ses «vifs remerciements à l’ensemble des citoyens et élus qui, dans cette étape, nous ont crédité de leur confiance et nous réitérons nos désir de faire de cette échéance une opportunité pour le rétablissement du débat public et la réhabilitation du politique», a ajouté la même source.
 

Abdelaali Hassani Cherif «Notre dossier était acquis»

Le postulant du parti islamiste a rappelé que son dossier de candidature était acquis car ne souffrant d’aucune ambiguïté. «Nous avons pris soin de suivre dans le détail les règles de la loi», a soutenu Abdelaali Hassani, mettant en avant l’importance du prochain rendez-vous électoral. «En tant que parti actif sur la scène politique, le MSP se doit d’être présent avec son candidat et son programme.» La candidature du MSP, précise-t-il, «a reçu le soutien du mouvement Ennahda et de nombreux citoyens». Et de rappeler qu’il s’agit là de «la deuxième élection après le hirak populaire pacifique qui a rassemblé les Algériens autour de la réforme et du changement».

 

Belkacem Sahli : «L’ANR conteste et introduit un recours»

L’Alliance nationale républicaine (ANR), présidée par Belkacem Sahli, dit avoir appris avec «un grand regret» la décision de l’ANIE portant rejet du dossier de son candidat à l’élection présidentielle, en conséquence, et conformément aux dispositions de l’article 252 de la loi organique relative au régime électoral, la direction du parti a décidé d’introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle. Selon un communiqué rendu public, «le parti se réserve le droit d’exprimer sa position ou de commenter la décision de rejet du dossier de son candidat, jusqu’à ce que les voies de recours soient épuisées et que la Cour constitutionnelle se prononce sur le recours dont elle est saisie dans un délai maximum de 7 jours». 
Le parti estime que les arguments présentés par le président de l’ANIE, justifiant le rejet de candidature de Sahli, ne tiennent pas la route. «Le dossier contient 649 parrainages d’élus locaux répartis sur 47 wilayas. L’ANIE a indiqué avoir reçu 635 parrainages d’élus locaux répartis sur 47 wilayas, dont 539 ont été acceptés, alors que 96 ont été rejetés en raison de la répétition des parrainages avec d’autres candidats».  Or, l’ANR considère ce motif juridiquement irrecevable, et pointe du doigt le système adopté par l’ANIE.

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