Près de 34% de la masse monétaire sont hors banques : L’informel a la peau dure

04/09/2024 mis à jour: 06:37
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Une vue de la Banque d’Algérie - Photo : D. R.

Hors dépôts de l’entreprise nationale des hydrocarbures, la masse monétaire M2 a augmenté de 7,2% en 2023, contre une croissance de 11,0% en 2022, passant ainsi de 21 103,45 milliards de dinars à fin 2022 à 22 620,97 milliards à fin 2023.

L’informel a encore de beaux jours devant lui. Malgré une croissance moins importante que l’année précédente, la circulation fiduciaire hors banques a contribué à hauteur de 46,7% à la croissance de la masse monétaire en 2023.

C’est ce que révèle le dernier rapport de la Banque d’Algérie sur l’évolution de la situation monétaire. «Elle représente en effet une composante significative de la masse monétaire avec une part de 34% du total de M2, posant ainsi un défi majeur pour l’inclusion financière en Algérie», a-t-elle souligné. Cela dit, la BA rappelle que dans une perspective d’une meilleure inclusion financière, plusieurs chantiers ont été déjà «lancés et étaient en phase de finalisation à fin 2023».

Serait-ce le début de la solution ? En tout cas, la croissance de l’agrégat monétaire M1, note le rapport, est due principalement à une augmentation de la circulation fiduciaire hors banques qui a affiché un taux de croissance de 8,6% contre 10,1% en 2022, passant ainsi de 7392,81 milliards de dinars à 8030,76 milliards de dinars à fin décembre 2023.

La masse monétaire, mesurée par l’agrégat M2, a enregistré quant à elle une croissance de 6%, passant de 22 964,47 milliards de dinars à 24 330,82 milliards. Hors dépôts de l’entreprise nationale des hydrocarbures, la masse monétaire M2 a augmenté de 7,2% en 2023 contre une croissance de 11,0% en 2022, passant ainsi de 21 103,45 milliards de dinars à fin 2022 à 22 620,97 milliards à fin 2023.

Les dépôts auprès des CCP ont contribué, pour leur part, de manière perceptible à l’augmentation de la masse monétaire M2 à hauteur de 16,2%. Tandis qu’une croissance significative des dépôts auprès du Trésor a été aussi un facteur contribuant à hauteur de 14% dans la croissance de M2.

Par ailleurs, les dépôts à vue auprès des banques, qui se sont accrus de 18,9% en 2022, ont enregistré une baisse de 1,8% en 2023, passant de 6273,91 milliards de dinars en 2022 à 6161,97 milliards en 2023. Cela s’explique par la baisse des dépôts de Sonatrach en 2023, due au recul des prix sur les marchés internationaux. L’encours des dépôts à vue de la société nationale des hydrocarbures est passé de 1066,02 milliards de dinars à fin décembre 2022 à 819,85 milliards à fin décembre 2023, soit une diminution de 23,1 %.

Par ailleurs, les dépôts à terme ont progressé de 5,6%, soit une croissance moindre que celle enregistrée une année auparavant, qui s’est élevée à 17,4%. Cependant, note la BA, ils constituent le «deuxième facteur soutenant la croissance de la masse monétaire» avec un taux de contribution de 31,3%.

Aussi l’augmentation des avoirs extérieurs nets (réserves de change exprimées en dinars) a-t-elle contribué à la hausse de la masse monétaire à hauteur de 56,9%. Les crédits à l’économie, quant à eux, ont contribué à hauteur de 42,6% dans la croissance de M2, alors que les crédits à l’Etat n’y ont contribué que de 18,7%.

«Bien qu’ils soient plus bas que leur niveau de l’année précédente, les prix des hydrocarbures restent, selon la BA, appréciables en 2023, ce qui a permis à l’Algérie d’accumuler plus de réserves durant cette année. De ce fait, les avoirs extérieurs nets ont connu une augmentation de 9,0%, passant de 8650,40 milliards de dinars à fin 2022 à 9427,28 milliards à fin 2023.»

Les crédits à l’économie ont également contribué à l’accroissement de la masse monétaire vu leur croissance de 5,8%, comparée à 3,3% en 2022.

«Cette expansion du crédit, qui a majoritairement concerné le secteur privé, devrait contribuer, selon la même source, au progrès du processus de diversification de l’économie à travers l’encouragement de l’investissement d’une part, et stimuler la demande, et donc la croissance, à travers les crédits accordés au secteur privé et aux ménages d’autre part.»

Evoquant les crédits nets à l’Etat, ils n’ont augmenté que de 2%, passant de 13 042,42 milliards de dinars à fin 2022 à 13 298,17 milliards à fin 2023.

«Les crédits nets à l’Etat accordés par la Banque d’Algérie ont diminué de 19,6%, tandis que ceux octroyés par les banques commerciales ont augmenté de 12,0%, atteignant 7306,98 milliards de dinars à fin 2023 contre 6522,75 milliards à fin 2022.»

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