Préparation des examens nationaux (BAC, BEM) : Les conseils des spécialistes

07/05/2024 mis à jour: 23:30
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Il n'y aura aucun changement cette année dans le déroulement des examens importants - Photo : B. Souhil

Meziane Meriane estime que le candidat doit surtout s’accorder un temps de relaxation et le respecter, comme aussi un temps pour le sommeil qui est très important pour la récupération…

Le compte à rebours peut désormais commencer pour les élèves des classes d’examen. Du coup, la pression est très grande, le stress, l’engouement pour les cours de soutien dans les matières essentielles. C’est la course contre la montre. Cette année, ils sont plus de 1,5 million de candidats inscrits à ces examens nationaux, qui se dérouleront du 9 au 13 juin pour les épreuves du baccalauréat alors que celles du Brevet d’enseignement moyen (BEM), auront lieu du 3 au 5 juin prochain.

Aucun changement cette année dans le déroulement de ces examens, importants dans le cursus d’un élève. Le même dispositif des années précédentes sera mis en place. Concrètement, comment l’élève doit-il se préparer psychologiquement ? Comment doit-il réviser ? Qu’en-est-il de la révision du système d’examination ?

Unanimement, enseignants et pédagogues estiment que la révision des cours doit se faire intelligemment : c’est-à-dire sans surmenage sur l’enfant et méthodiquement. Meriane Meziane, pédagogue et ancien syndicaliste, considère que l’apprenant doit apprendre à s’auto-évaluer et prendre compte de ses résultats du premier et deuxième trimestres et ce, en essayant de déterminer tout d’abord les leçons qu’il a mal assimilées.

«Il doit comprendre pourquoi ces leçons ne sont pas biens comprises et il doit lui-même essayer d’y remédier avec l’aide de ses enseignants».

L’élève, selon lui, doit aussi élaborer un emploi du temps pour les révisions. «Une fois un chapitre terminé, l’élève doit choisir parmi les sujets du bac des questions qui ont une relation avec ce chapitre et se fixer la même durée au bac pour s’exercer puis s’auto-évaluer encore», conseille M. Meriane, précisant que le candidat doit surtout s’accorder un temps de relaxation et le respecter, comme aussi un temps pour le sommeil qui est très important pour la récupération.

Boualem Amoura, enseignant et syndicaliste, pense qu’une révision en petits groupes d’amis est très bénéfique. Pour lui, un élève peut récupérer à n’importe quel moment de l’année scolaire, bien sûr, s’il a été régulier dans son processus scolaire. «Un peu moins d’un mois nous sépare des examens officiels, l’élève moyen a toutes les chances de se racheter.

L’élève ne doit surtout jamais se précipiter dans la résolution des exercices et de rester calme jusqu’à la dernière minute de l’examen, il doit se concentrer et bien dormir».

Beaucoup d’enseignants et de pédagogues trouvent que le système d’évaluation doit tenir compte de l’intelligence de l’enfant avec des questions qui suscitent la réflexion et non pas «le parcoeurisme» qui «surmène» l’enfant et l’entraîne parfois, selon Meriane, «au copiage». De l’avis de ce dernier, l’enfant doit être entraîné pendant l’année scolaire à ce genre d’évaluation.

Un système d’évaluation à revoir

Meriane préconise aussi la révision des coefficients des matières de sa spécialité pour arriver à un bac de qualité qui pourra avoir ainsi une conséquence sur le niveau universitaire. S’agissant du système d’examniation et d’évaluation, les pédagogues  le qualifient «de dépassé» et «révolu».

«Il faut une révision radicale de l’organisation de nos examens officiels et aller vers un allégement de la durée des journées d’examen», propose Amoura. M. Meriane regrette, pour sa part, que le projet, sur le bac de trois jours, élaboré et ficelé par la commission dans laquelle il a participé pendant une année, est resté dans les tiroirs! «Notre bac est le plus lourd du point de vue organisationnel, le plus stressant pour les élèves et le plus cher pour le Trésor public», déplore-t-il.

Le ramener, selon lui, à 3 jours va résoudre énormément de problèmes. «Concernant les matières qui ne seront pas examinées, leurs notes seront portées sur une fiche de synthèse. Ainsi l’enfant va composer uniquement dans 6 matières, deux par jour, et avec la révision des coefficients affectés à chaque matière et ce, en fonction de chaque série», relève-t-il.

Ahmed Tessa, pédagogue,  estime, lui, que nous sommes toujours avec le «vieux logiciel» d’une école «élitiste» qui trie et «sélectionne». «A la différence que de nos jours, nous trions et sélectionnons à partir de programmes, de méthodes, de contenus de manuels et d’enseignants ( non formés) dépassés et qui ne répondent pas aux critères de la pédagogie moderne», déplore-t-il.

Selon lui, nos examens privent les élèves de pas moins de 6 à 7 semaines d’apprentissage sur l’année scolaire. «Sur sa scolarité entière, l’élève algérien qui arrive en fin de terminale aura ainsi perdu 2 ans et 6 mois d’apprentissage. C’est dire l’effet désastreux de notre système d’évaluation», résume M. Tessa. Récemment, lors de ses nombreuses sorties, le ministre de l’Education nationale n’a à aucun moment évoqué la réforme de l’examen du baccalauréat.

Ce projet datant de plusieurs années et visant à repenser l’examen dans le fond et dans la forme a fini apparemment par être abandonné.

Il était question non seulement de réduire la durée de l’examen, actuellement de cinq jours, mais surtout de permettre aux élèves de passer des épreuves anticipées dès la deuxième année secondaire pour pouvoir se consacrer, l’année du bac, aux matières essentielles, en fonction des filières.

M. Meriane pense que l’abandon de ce projet est dû à «l’absence de consensus sur les matières qui ne seront pas examinées, c’est-à-dire celles qui seront portées sur la fiche de synthèse comme évaluation de l’année».
 

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