A sec toute l’année ou presque, l’oued Tin Zaoutine délimite cette frontière entre l’Algérie et le Mali héritée des Accords d’Evian. Ironique, Evian étant aussi une marque d’eau minérale, là où à Tin Zaouatine, coincé dans l’un des déserts les plus arides de la planète, il y a très peu d’eau. Deuxième étrangeté remarquée par Poutine après avoir débarqué de son Antonov AN-124, le plus gros avion du monde, Tin Zaoutine fait face à Tin Zaoutine, village éponyme au Mali de l’autre côté de l’oued Tin Zaoutine.
Trois Tin Zaoutine pour le prix d’un, lui a répondu en riant Brahim, officier formé en Russie, dont l’assèchement du visage est masqué par une énorme moustache, la plus grosse du monde, selon lui. Poutine est arrivé le 1er avril, ce qui n’est pas une blague, les Touareg n’étant pas concernés par ces gags de poisson, préférant de toute façon la viande. Voulant brouiller les cartes, se redéployer en Afrique et voir sa force Wagner directement sur le terrain, le président russe est venu accompagné de son ami tchétchène Kadirov que tout le monde a immédiatement surnommé Kadirou, qui a immédiatement demandé où se trouvait la mosquée. Ramtane Lamamra étant en train de faire la sieste, c’est Brahim qui a accompagné Kadirov, laissant le chef de l’APC discuter avec Poutine qui l’a tout de suite trouvé sympathique, étant à son 4e mandat à la tête de Tin Zouatine.
C’est injuste…
Ils parlaient bien sûr de football, la Russie et l’Algérie ont été éliminées du Mondial, la première à cause de l’Ukraine, la seconde à cause de l’arbitrage, il n’y a que les naïfs qui pensent que le football, qui génère 450 milliards de dollars par an, soit 4 fois le PIB algérien, est un gentil jeu qui se pratique sur de l’herbe entre 11 joueurs. C’est injuste, a répété le wali d’In Guezzam dont dépend Tin Zaouatine, venu se joindre à l’aparté. Ce fut la première révélation, Poutine a regardé les deux chefs qui se détestent et affiché un sourire énigmatique : Il n’y aura pas de Coupe du monde. … à suivre