C’est dans une ambiance nostalgique que les habitants de Russelsheim, berceau d’Opel, ont célébré samedi les 125 ans de la marque allemande et son ambitieux virage électrique.
Pour le patron d’Opel, Florian Huettl, «il n’est pas question de reculer et la chute des ventes de voitures électriques en Allemagne, avec la fin des aides à l’achat, n’y change rien. Quelque 8300 personnes travaillent aujourd’hui sur le site de Russelsheim, contre 15000 salariés avant le rachat par Stellantis il y a six ans.»
«Le passage à l’électrique nécessite d’autres qualifications dans de nombreux domaines», explique M. Huettl. A la veille du vote pour les élections européennes en Allemagne, le symbole que représente l’anniversaire de ce fleuron de l’industrie nationale n’a pas échappé au chancelier Olaf Scholz, venu participer aux célébrations. «Nous soutenons le développement de l’électromobilité», a assuré le dirigeant social-démocrate dans un discours aux centaines de personnes rassemblées. «Vouloir revenir en arrière maintenant, ce n’est pas seulement mettre en danger tout ce qui a déjà été réalisé, c’est aussi mettre en danger notre succès futur, notre prospérité future en tant que nation industrielle », a-t-il assuré devant les médias étrangers.
Ayant quitté il y a quarante ans l'entreprise, Stefan Trautmann ancien financier et designer, venu fêter l’anniversaire de l’usine d’où est sortie la première automobile Opel en 1899 a expliqué que «l’électrique, c’est l’espoir de garder du travail», dit-il au micro de l'afp (agence française de presse). «Les emplois ont été réduits certes, mais c’est toujours mieux que la fermeture de l’usine !», estime-t-il en essayant le nouveau SUV Opel Frontera électrique couleur rouille.
Après avoir connu son heure de gloire comme l’un des plus grands constructeurs européens, la marque a vécu des temps difficiles à partir des années 1990. Elle a été rachetée à General Motors par Peugeot-Citroën en 2017, dans le giron du groupe Stellantis depuis 2021, assume aujourd’hui sa stratégie d’électrification. D’ailleurs, les ventes ont grimpé de 15% en 2023, avec une part de 13% pour les véhicules électriques. Avec le passage à l’électrique, la marque veut tenter de vendre de l’entrée de gamme pour le grand public, promettant un modèle autour de 25000 euros, sans dévoiler sa date de sortie.