Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a souligné l’importance de renforcer la coordination entre les secteurs ministériels pour réaliser la justice fiscale et restaurer la confiance dans le système économique.
Le gouvernement s’apprête à lancer son plan de lutte contre l’informel. Le ministère des Finances et celui du Commerce intérieur se concertent sur la mise en mouvement de la stratégie arrêtée pour tenter de canaliser des pans entiers de l’activité économique qui évoluent hors du circuit formel, échappant ainsi à l’administration fiscale. Les titulaires de ces deux départements ministériels, Laaziz Faid et Tayeb Zitouni, ont coprésidé, pour ce faire, une réunion de coordination sur l’intégration des activités économiques non réglementées. Il a ainsi été annoncé le lancement d’ateliers de travail périodique, selon l’APS, entre les deux secteurs à l’effet d’atteindre les objectifs tracés.
Ces ateliers s’attelleront à «définir des objectifs opérationnels à moyen terme et à œuvrer à leur réalisation, tout en assurant un suivi continu des résultats obtenus et en ajustant les trajectoires si nécessaire», selon un communiqué commun des deux ministères cité par l’APS. Il faut dire que, face à cette problématique, l’Etat s’est jusqu’ici montré impuissant à contenir le phénomène de l’informel, qui au fil des ans a fini par tisser sa toile dans pratiquement tous les secteurs d’activité.
Le manque à gagner pour le Trésor public est colossal. Le ministre des Finances a d’ailleurs souligné il y a quelques semaines la «propagation croissante» du phénomène des marchés parallèles dans toutes les régions du pays, le considérant à juste titre comme une «menace pour l’économie nationale, en raison de ses effets négatifs sur les ressources fiscales publiques».
Elargir l’assiette fiscale
Mais pas seulement, puisque ces marchés parallèles, très spéculatifs, sont aussi parfois source de hausse des prix sur lesquels les pouvoirs publics n’ont aucune emprise. Il en est ainsi des produits agricoles, par exemple. Lors de cette réunion, tenue au siège du ministère des Finances, l’accent a été mis, affirme l’APS, sur «l’étude des moyens de lutte contre le phénomène des activités économiques non réglementées et des marchés parallèles, ainsi que la réduction de leurs impacts négatifs sur l’économie nationale, dans le cadre d’une vision globale visant à renforcer les ressources financières ordinaires et à élargir l’assiette fiscale, conformément aux priorités de la loi de finances 2025».
M. Faid a souligné, à l’occasion, l’importance de renforcer la coordination entre les secteurs ministériels pour réaliser la justice fiscale et restaurer la confiance dans le système économique, affirmant que la réduction de l’économie non réglementée et des marchés parallèles nécessite un traitement global de toutes les transactions. Le défi reste entier. Le poids de informel en Algérie est considérable.
M. Zitouni a, pour sa part, affirmé que le secteur du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national est en passe de mettre en place les mécanismes d’intégration des activités économiques informelles dans un cadre économique réglementé. L’année 2025 sera, selon le communiqué, «celle de la numérisation et de l’utilisation généralisée des moyens de paiement électronique, ainsi que celle de l’amélioration de la collecte de toutes les ressources financières et fiscales, d’où la nécessité de la coordination et de la coopération avec les secteurs concernés pour atteindre ces objectifs».