Il n’y a pas plus de dix ans, Khaled Bouaoud, 47 ans, natif de Fenaïa Ilmaten (El Kseur), se découvre un talent : celui de reproduire, mais avec une touche de créativité, des maquettes de bateaux anciens en bois, des instruments de musique et tout ce qu’il lui «parle».
Artiste maquettiste, Khaled n’a pas fait les écoles des beaux-arts. Il a embrassé cet art, dit-il, «après avoir touché un peu à la musique et au dessin. D’ailleurs, c’est le dessin qui m’a ouvert la voie vers l’art de la maquette, et ce, en reproduisant mes dessins sous forme de miniatures. Depuis, je couche d’abord mon sujet dans un dessin avant de le concrétiser en maquette». Khaled puise son inspiration de la mer.
L’essentiel de ses œuvres représentent des bateaux en bois. Arrimé à son atelier, chez lui, il s’adonne à sa passion, un travail qui demande énormément de rigueur et de précision. Sculptant et façonnant le moindre détail avec beaucoup de finesse en allant souvent au-delà de la copie originale.
Mais parfois, il lui arrive de quitter son thème de prédilection pour s’essayer au monde du travail de travail de la terre, le patrimoine et l’univers de la musique afin de créer, ou bien de reproduire des pièces en relation avec ces domaines comme des instruments de musique, des engins de l’agriculture, des fontaines aujourd’hui disparues.
Mais son plus grand plaisir, dit-il, «est la confection des maquettes de bateaux anciens en bois de marchandise et de guerre puis les poser sur un socle décoratif ; j’en ai produit plusieurs de taille allant de 50 cm à 120 cm».
Avec de la colle et un cutter, ses indispensables outils, Khaled revalorise et donne une seconde vie à des bouts de bois, des allumettes usagées, du roseau et autres matières et objets hétéroclites. Le maquettiste a participé à plusieurs expositions.
Ces rendez-vous culturels lui ont permis, assure-t-il, de rencontrer d’autres artistes de divers domaines et horizons, d’échanger avec eux et surtout, d’avoir un retour sur ce qu’il propose comme création.
A présent, «j’ai commencé à réaliser des répliques en miniature des sites ayant disparu et d’autres qui existent toujours dans mon village, comme la mosquée, la fontaine et la porte du village et surtout quelques maisons anciennes».
L’artiste sait également voir grand puisque son plus cher souhait, confit-il, «est de trouver suffisamment d’aide pour immortaliser, à l’identique, certains équipements disparus, comme la fontaine du village dans sa taille réelle, mais cela nécessite un coup de main des villageois et l’acquisition de quelques matériaux de construction spécifiques».