Portés absents depuis des semaines : Des candidats empêchés de passer les épreuves du bac blanc

15/05/2023 mis à jour: 09:57
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Photo : D. R.

Au premier jour de l’examen, plusieurs chefs d’établissements n’ont pas autorisé les candidats, portés absents depuis quelques jours, à passer les épreuves expérimentales.

A compter d’hier, l’ensemble des candidats au baccalauréat ont commencé à passer leurs épreuves du bac blanc. Les élèves de la majorité des filières étaient examinés dans les matières d’arabe et sciences islamiques en plus des matières de spécialité. Au premier jour de l’examen, plusieurs chefs d’établissements n’ont pas autorisé les candidats, portés absents depuis quelques jours, à passer les épreuves expérimentales.

Au lycée Bedjaoui à Bab Ezzouar (Alger), plus de la moitié des élèves ont dû rebrousser chemin. «Ceux qui ne sont pas mentionnés dans les listes des candidats, affichées dans les classes d’examen, étaient invités à quitter l’établissement», nous apprend un des surveillants. Il s’agit particulièrement des élèves ayant cumulé des absences d’au moins 32 jours. «Je n’ai reçu aucune mise en demeure», témoigne une parente d’élève.

Côté tutelle, aucune instruction ministérielle n’a  été envoyée aux établissements. Il s’agit donc d’une décision interne à chaque établissement scolaire. Une gestion de l’absentéisme au cas par cas, apprend-t-on auprès de certains chefs d’établissements qui ont visiblement choisi de «fermer l’œil». Contacté, un directeur de lycée à Béjaïa confirme qu’aucun candidat n’a été renvoyé ou exclu dans son lycée, étant donné que les absences étaient toutes justifiées avant le début des compositions et que le phénomène n’est pas aussi important dans sa wilaya.

Si certains proviseurs ont choisi d’être «cléments» et «compréhensifs» d’autres ont opté pour l’application de la loi. Que stipule-t-elle ?  La note 833 du 13 novembre 1991 portant sur l’assiduité des élèves dans les établissements scolaires stipule, dans son article 21, qu’en cas d’absence de l’élève pendant trois jours consécutifs, les parents sont avisés par écrit et doivent justifier l’absence. Si l’absence se prolonge au-delà d’une semaine, un deuxième avis est envoyé aux tuteurs.

En cas de non-réponse et de persistance de l’absence d’une semaine supplémentaire, l’établissement avisera les parents et accorde un délai de deux semaines pour justifier l’absence ou intégrer sa classe. Si l’élève ne rejoint pas son établissement et n'envoie pas de justificatif à l’expiration du délai mentionné dans le préavis, il est donc considéré radié. Depuis plusieurs semaines, des élèves de la terminale ont décidé d’abandonner les cours dispensés en classe pour se consacrer aux révisions individuelles, cours particuliers, révisions en groupe et aussi en ligne, avec même des ateliers de préparation psychologique.

Dernière ligne droite

Que risquent-ils aujourd’hui ? En cas d’échec au bac, le candidat pourrait ne pas être admis dans son établissement pour refaire son année, car il ne répond plus au critère d’assiduité. Les épreuves expérimentales de cette semaine sont la dernière ligne droite pour l’examen du baccalauréat, prévu à partir du 11 juin. Les candidats ont commencé à retirer leurs convocations sur le site de l’Office national des examens et concours (ONEC).

Ils ont désormais une idée de l’emploi du temps et du calendrier détaillé des différentes épreuves prévues. En attendant, l’opération d’élaboration des sujets des épreuves du baccalauréat a débuté lundi dernier, avec la mise en quarantaine du staff en charge de l’élaboration et de l’impression des sujets. Ils sont au nombre de 131 cadres, en quarantaine totale durant 38 jours, à savoir jusqu’au dernier jour de l’examen. L’ONEC vient de transmettre la note portant les mesures préparatoires et organisationnelles des indemnités pour le staff encadrant des centres d’examen.

L’important, selon le ministre de l’Education nationale, affirmé à maintes reprises, est «le respect des instructions visant à assurer le succès de toutes les opérations» et d’éviter les nombreux dysfonctionnements qui ont affecté ces dernières années la crédibilité du bac. Techniquement, il n’a pas été décidé d’introduire de nouvelles mesures ou un grand changement. Mais une décision importante a été annoncée et soulagera les candidats des filières littéraires : l’adoption d’une nouvelle approche en matière de préparation des sujets prenant en compte les critères d’évaluation pédagogique et psychologique.

Surveillance du bac : Les enseignants du primaire demandent à être dessaisis

Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a saisi officiellement le ministère de tutelle pour lui demander d’épargner cette année les enseignants du primaire et particulièrement ceux en charge des classes de 5e AP de la surveillance des épreuves du baccalauréat. Il justifie sa demande par la charge liée aux épreuves d’évaluation des compétences, entamées depuis le 30 avril et toujours en cours.

Ils sont appelés aussi, après des évaluations d’un mois d’affilé, à effectuer les compositions du troisième trimestre et surtout d’alimenter la plateforme numérique des observations nécessaires de ces évaluations. Ils doivent également, explique Nabil Ferguenis, syndicaliste au bureau du SNTE à Béjaïa, remplir 4000 cases pour chaque matière, au nombre de 10.   N. O.

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