Le rapport conseille de veiller à ce que les mécanismes de formation des prix du gaz naturel reflètent mieux les coûts des différentes conditions d’approvisionnement ; de faciliter l’accès des industries exposées à la concurrence internationale à des sources d’énergie compétitives pour l’approvisionnement en énergie.
Dans un rapport axé sur «la compétitivité de l’Europe», remis à la Commission européenne, l’ancien Premier ministre italien, Mario Draghi préconise, en matière de gaz, d’établir des collaborations avec des partenaires commerciaux fiables et diversifiés, en renforçant les contrats à long terme, tout en favorisant des achats collectifs pour stabiliser les prix et de veiller à l’abandon progressif des achats ponctuels de gaz naturel sur le marché spot.
Parmi les neufs propositions-clés dédiées au secteur du gaz, visant à renforcer la résilience énergétique de l’Europe, figurent également «le développement les infrastructures stratégiques d’importation, l’amélioration de la coordination de la gestion du stockage en Europe, la qualité des données et des prévisions, et la décarbonisation progressive, en passant au H2 (hydrogène) et aux gaz verts dans l’industrie lorsque cela est rentable».
Le rapport conseille en outre de veiller à ce que «les mécanismes de formation des prix du gaz naturel reflètent mieux les coûts des différentes conditions d’approvisionnement» ; de faciliter l’accès des industries exposées à la concurrence internationale à des sources d’énergie compétitives pour l’approvisionnement en énergie».
Le document recommande également à l’UE de veiller à réduire le coût de l’énergie pour l’utilisateur final : «la crise énergétique a exacerbé les différences de prix entre les Etats membres de l’UE. Cela est dû en grande partie à l’hétérogénéité des mesures nationales appliquées par les États membres pour faire face à la crise et à l’impact de la Russie (guerre Russie-Ukraine), sur l’approvisionnement énergétique de l’UE.
Ces facteurs ont également affecté les prix de détail de l’énergie, qui variaient entre plus de 250 euros/MWh dans certains États membres et moins de 100 euros/MWh dans d’autres. L’écart entre les prix de l’énergie les plus élevés et les plus bas dans les Etats membres de l’UE a doublé en 2022 et a encore augmenté de 15 % en 2023», spécifie le rapport.
Globalement, l’ancien Premier ministre italien estime qu’en termes de compétitivité, l’Europe risque de connaître une croissance en berne et un retard technologique et de se retrouver encore plus loin, qu’elle ne l’est actuellement derrière la Chine et les Etats-Unis. «Nous avons atteint le point où, si nous n’agissons pas, nous devrons compromettre notre bien-être, notre environnement ou notre liberté», a averti Mario Draghi qui a été président de la Banque centrale européenne (BCE) de 2011 à 2019.
«Si l’Europe ne parvient pas à devenir plus productive, nous serons obligés de choisir. Nous ne pourrons pas devenir simultanément un leader des nouvelles technologies, un phare de la responsabilité climatique et un acteur indépendant sur la scène mondiale. Nous ne pourrons pas financer notre modèle social. Nous devrons revoir à la baisse certaines, sinon la totalité, de nos ambitions.
C’est un défi existentiel», écrit également l’ancien Premier ministre italien dans la préface du document. Le rapport qui est destiné à la Commission européenne, afin de servir de base pour la stratégie pour les cinq prochaines années, devra franchir le cap de l’approbation du parlement européen. Les recommandations doivent avoir l’aval des 27 gouvernements des pays membres l’UE avant d’être appliquées.