Des universitaires, biologistes et passionnés de la mer ont lancé une application visant à sensibiliser le grand public au milieu marin et à sa biodiversité. Elle offre la possibilité de collecter cinq types d'observations : animal, végétal, échouage, pollution et infraction.
Les utilisateurs peuvent saisir ces données via un formulaire rapide et les accompagner d’une photographie géo-référencée. Une fois transmises à un serveur en ligne, ces informations sont analysées et intégrées dans une base de données structurée. Cette initiative ambitionne de créer, grâce à des observations régulières tout au long de l'année, un répertoire iconographique ainsi qu'une liste détaillée des espèces faunistiques et floristiques présentes sur le littoral algérien.
Islam Bentahar, biologiste marin et responsable scientifique de la plateforme participative PARSAC, explique que ce projet s'inscrit dans une démarche de protection de la biodiversité marine, aujourd’hui gravement menacée. L'Algérie, rappelle-t-il, recèle une diversité exceptionnelle de milieux marins et littoraux, mais ces écosystèmes subissent d’importantes pressions environnementales.
«La connaissance approfondie de ce patrimoine est cruciale pour le préserver et anticiper ses altérations, qui peuvent être irréversibles», insiste-t-il. L'association Marenostrum de Cherchell, dont il est membre, œuvre depuis une quinzaine d'années à la préservation du littoral et a obtenu, en 2022, un financement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour appuyer ses efforts dans ce domaine.
Face au déficit d'informations disponibles sur les écosystèmes marins algériens, Bentahar met en lumière les défis rencontrés par les chercheurs. «La recherche scientifique pâtit du manque de données accessibles, ce qui complique l’étude des milieux marins. Ces informations restent souvent enfermées dans des thèses ou des rapports peu partagés», déplore-t-il.
De plus, les études nécessitant des plongées autonomes ou des expéditions en bateau sont rares en raison de ressources humaines et financières insuffisantes. Conçue pour surmonter ces obstacles, l'application tire parti des technologies modernes pour renforcer les connaissances et bâtir un réseau participatif.
Ce dernier inclut scientifiques, chercheurs, plongeurs, chasseurs, plaisanciers et simples amateurs engagés, tous mobilisés pour enrichir les bases de données sur le littoral et la biodiversité marine.
Cette application, destinée à un large public mais particulièrement adaptée aux usagers de la mer, est désormais disponible sur Google Play sous le nom PARSAC. Elle peut également être consultée via le site officiel : www.parsac-dz.org.