Pétrole : Le marché ignore les pressions de Biden

25/01/2022 mis à jour: 02:13
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Les déclarations de la Maison Blanche ont été complètement ignorées par les marchés qui ont enregistré une hausse des prix à des niveaux jamais égalés depuis 2014. Les facteurs liés à une tension sur l’offre, exacerbés par des craintes de conflit armé en Europe ayant été beaucoup plus pesants.

Les prix du pétrole brut ont débuté hier la semaine de cotation en hausse, dans un contexte de forte demande et de tensions géopolitiques en Europe, et dans la région du Golfe.

Les prix se rapprochent des 90 dollars le baril, seuil déjà franchi brièvement, la semaine dernière, malgré la nouvelle initiative américaine de puiser dans les stocks stratégiques pour peser sur la courbe du prix.

La Maison Blanche avait déclaré, il y a quelques jours, qu’elle prendrait des mesures pour faire face à la hausse des prix, comme elle l’a déjà fait au mois de novembre dernier, en vue de faire chuter les cours du brut, et par ricochet les prix à la pompe aux Etats- Unis.

Le président Biden a déclaré, dans la foulée, aux journalistes que l’administration continuerait d’essayer d’augmenter l’approvisionnement, ajoutant cependant que ce serait difficile.

Cela faisait suite à des commentaires selon lesquels le gouvernement travaillait avec les pays producteurs de pétrole pour garantir une augmentation des volumes afin de répondre à la demande. Biden a également évoqué le spectre de sanctions contre la Russie au cas où cette dernière envahissait l’Ukraine

Ces déclarations ont été complètement ignorées par les marchés qui ont enregistré une hausse des prix à des niveaux jamais égalés depuis 2014. les facteurs liés à une tension sur l’offre, exacerbés par des craintes de conflit armé en Europe ayant été beaucoup plus pesants.

Une demande plus forte

Une demande de pétrole plus forte que prévu a fait grimper les prix d’environ 30% au cours des deux derniers mois, et il se profile de solides perspectives de hausse, selon des analystes qui soulignent l’impact de la diminution de la capacité de production inutilisée de l’OPEP, face à une demande en nette croissance.

Le respect par l’OPEP+ des réductions de production de pétrole installées est passé à environ 122% en décembre, ont déclaré à Reuters deux sources du groupe de producteurs, indiquant que certains membres continuent de lutter pour augmenter leur production.

Une faible capacité de production inutilisée pourrait ouvrir la voie à une hausse prolongée des prix du pétrole, car le monde disposerait de ressources plus faibles pour compenser les perturbations soudaines de l’approvisionnement, qui pourraient apparaître sur le marché du pétrole, indique le site spécialisé Oil price.

Dans ce contexte, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré dans son rapport du mois de janvier que la consommation était en passe d’atteindre les niveaux d’avant la pandémie, tandis que Goldman Sachs Group Inc. prévoit un retour à un baril à 100 dollars au troisième trimestre de cette année.

En effet, alors que la demande devrait dépasser les niveaux pré-Covid cette année, la faible capacité de réserve et le faible investissement en amont de ces dernières années ouvrent la voie à des prix du pétrole encore plus élevés que ceux constatés actuellement, indiquent des analystes.

Hier, les prix du pétrole ont encore augmenté en raison des inquiétudes concernant les perturbations de l’approvisionnement dans un contexte de tensions croissantes en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, ce qui pourrait rendre un marché déjà tendu encore plus serré,

Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté à 88,47 dollars le baril, dèés le début de la cotation de la journée, annulant une perte de 0,6% vendredi.

Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont progressé à 85,71 dollars le baril, après avoir chuté de 0,5% vendredi.

Les deux indices de référence ont augmenté pour une cinquième semaine consécutive la semaine dernière, gagnant environ 2% pour atteindre leur plus haut niveau depuis octobre 2014. Les prix ont déjà augmenté de plus de 10% depuis le début de l’année, en raison des inquiétudes concernant le resserrement de l’offre.

 

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