Il est désormais établi que malgré la traque continue de ces malfaiteurs, les services de la sûreté et de la gendarmerie ne peuvent pas mener la lutte sans la participation des citoyens.
Depuis deux ans, les directions de distribution de l’électricité et du gaz et d’Algérie Télécom dans la wilaya de Constantine ne cessent de recenser les dégâts importants causés suite aux vols répétés de câbles de cuivre, qu’ils soient utilisés dans les réseaux d’alimentation en énergie électrique et d’éclairage public ou de téléphonie et d’internet.
En plus des pertes financières enregistrées, puisqu’il s’agit d’investissements très coûteux engagés pour améliorer les prestations de services des clients, pour le cas d’Algérie Télécom, mais aussi pour réaliser des projets de développement en fournissant l’énergie électrique au profit des habitants, des entreprises, des collectivités locales et d’exploitations agricoles pour le cas des services de la Sonelgaz, les dommages causés à ces réseaux ont des conséquences importantes, qui seront supportées par des milliers de citoyens.
Ces derniers seront ainsi privés d’électricité, de téléphone et d’internet, en plus des effets sur la cadre de vie, quand des réseaux routiers où des cités entières sont privées d’éclairage public avec tout ce que cela représente comme retombées en matière d’insécurité.
Alors que les bilans de ces dommages occasionnés à la direction d’Algérie Télécom de Constantine n’ont pas été communiqués officiellement, ce sont les clients de cette société qui se plaignent des fréquentes coupures d’internet, pouvant durer des mois, car il est difficile et surtout coûteux de réinstaller de nouveaux réseaux dans les régions affectées. Parfois, les voleurs agissent rapidement pour voler des câbles souterrains, souvent nouvellement installés.
Pour la direction de distribution de l’électricité et du gaz d’Ali Mendjeli (DDAM), dans la daïra d’El Khroub, les conséquences de ces vols ont toujours été difficiles à supporter financièrement.
Au mois d’avril 2023, la DDAM avait révélé par le biais de sa cellule de communication avoir recensé quatre cas de vol commis en autant de mois sur ses réseaux à Ali Mendjeli, précisément à l’UV16, à la cité les Quatre chemins, mais aussi aux douars Benbadis et Sidi M’hamed dans la localité d’El Gourzi, commune d’Ouled Rahmoune. Des actes qui ont touché des câbles terrestres et même aériens, perpétrés par des bandes bien organisées ciblant des installations souvent nouvellement installées.
La même direction avait précisé que ces vols sont commis en grand nombre dans les communes d’Aïn S’mara, Ben Badis, Aïn Abid, Ouled Rahmoune, mais aussi dans les localités rurales de Salah Derradji et El Baâraouia, dans la commune d’El Khroub.
Entre 2022 et 2024, la DDAM a cumulé la perte de quantités impressionnantes de câbles, dont la valeur dépasse des centaines de millions de centimes, sans compter les frais d’installation de nouveaux câbles et les charges inhérentes aux déplacements des équipes techniques pour le rétablissement de l’alimentation en énergie dans les régions affectées.
Le bilan des interventions des services de la sûreté de wilaya et de la gendarmerie pour le mois de novembre dernier a révélé l’arrestation de sept individus pris tous en flagrant délit de destruction de biens publics, dans le but de voler des câbles de cuivre des réseaux d’éclairage public ou de téléphonie et d’internet. Des produits qui seront vendus aux commerçants activant dans la récupération des déchets métalliques, dont le cuivre très demandé et proposé à des prix élevés.
Des malfaiteurs déterminés
Ces personnes, arrêtées suite aux appels des citoyens ou lors des patrouilles mobiles des services de la police et de la gendarmerie dans les communes de Hamma Bouziane, à la cité Benchergui dans la ville de Constantine, à Ali Mendjeli dans la daïra d’El Khroub, au centre-ville d’Aïn Abid et aux abords de la RN20 dans le côté ouest de cette dernière, sont tous jeunes, âgés de 20 à 24 ans. Ils procédaient tous suivant le même mode opératoire, en ciblant généralement les réseaux terrestres à travers l’enlèvement des dalles couvrant les caniveaux ou passent directement à la destruction des poteaux d’éclairage public pour tirer les câbles.
Dans ce dernier cas, la sûreté d’Aïn Abid vient d’arrêter en flagrant délit deux individus durant la nuit, alors qu’ils ont détruit treize poteaux électriques. S’ils n’avaient pas été pris à temps, ils auraient fait plus. Ces malfaiteurs que rien ne semble dissuader semblent bien déterminés à poursuivre leurs forfaits, quelles que soient les conséquences. Ils activent de jour comme de nuit en utilisant un arsenal d’outils saisis lors des interventions des services de la police et de la gendarmerie, lesquels ont récupéré des quantités considérables de câbles.
En dépit des opérations de lutte menées par les services de sécurité à travers les rondes effectuées et l’arrestation en flagrant délit de nombreux malfaiteurs, l’aide des habitants, notamment dans les zones reculées où les voleurs continuent d’opérer, est nécessaire pour faire face à ce fléau. Les pouvoirs publics sont appelés à durcir les sanctions pénales envers ces destructeurs des biens de l’État, comme ils l’avaient déjà fait pour d’autres fléaux sociaux.