L’OPEP lance le World Oil Outlook (WOO 2024), anticipant une demande mondiale de pétrole supérieure à 120 mb/j à l’horizon 2050, tout en appelant à investir 17,4 milliards de dollars dans l’industrie pétrolière à cette échéance, contre 14 milliards de dollars prévus d’ici 2045, l’année dernière. «Il n’y a pas de pic de demande de pétrole à l’horizon», écrit le secrétaire général de l’Opep, Haitham Al Ghais, dans l’avant-propos du rapport.
Les perspectives soulignent que «le fantasme d’une élimination progressive du pétrole et du gaz n’a aucun rapport avec la réalité. Ensemble, ces deux secteurs représentent aujourd’hui plus de 50% du mix énergétique et devraient continuer à représenter la même part en 2050.
Une vision réaliste des attentes en matière de croissance de la demande nécessite des investissements adéquats dans le pétrole et le gaz aujourd’hui, demain et pour les décennies à venir», insiste-t-il.
L’Opep a, dans ce sillage, nettement relevé ses prévisions de demande mondiale de pétrole à moyen et long termes dans ses perspectives annuelles, citant une croissance tirée par l’Inde, l’Afrique et le Moyen-Orient et un passage plus lent aux véhicules électriques et aux carburants plus propres.
«La demande future en énergie se situe dans les pays en développement en raison de l’augmentation de la population, de la classe moyenne et de l’urbanisation», a déclaré le secrétaire général de l’OPEP lors du lancement du rapport à l’ouverture de la conférence ROG.e (Rio Oil & Gas) qui se tient au Brésil depuis le 23 jusqu'à aujourd'hui, 26 septembre 2024.
Les Perspectives mondiales du pétrole de l’OPEP (WOO 2024) prévoient globalement une demande énergétique en hausse de 24% à l’horizon 2050. L’OPEP s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole atteigne 118,9 millions de barils par jour (bpj) d’ici 2045, soit environ 2,9 millions de bpj de plus que prévu dans le rapport de l’année dernière.
«Au cours de l’année écoulée, nous avons de plus en plus reconnu que le monde ne peut introduire progressivement de nouvelles sources d’énergie à grande échelle que lorsqu’il est véritablement prêt», note encore le SG de l’Opep, qui a estimé que «tous les décideurs politiques et les parties prenantes doivent travailler ensemble pour garantir un climat favorable aux investissements à long terme».
L’OPEP a également relevé ses prévisions de demande à moyen terme, citant un contexte économique plus solide que l’année dernière, alors que la pression inflationniste diminue et que les Banques centrales commencent à abaisser les taux d’intérêt.
La demande mondiale atteindra 111 millions de bpj en 2028, selon l’OPEP, et 112,3 millions de bpj en 2029. Le chiffre de 2028 est en hausse de 800 000 bpj par rapport aux prévisions de l’année dernière.
L’Opep indique dans le document que «l’analyse et les principales conclusions tiennent compte des développements récents liés à l’énergie et à l’économie, en particulier l’interaction entre la sécurité énergétique, l’accessibilité de l’énergie et la nécessité de réduire les émissions, ainsi que le rôle des technologies existantes et nouvelles en cours de développement et de déploiement».
Parallèlement, le rapport souligne également «la nécessité d’intensifier les efforts pour réduire les émissions, améliorer continuellement l’efficacité et introduire des solutions à faible émission de carbone», estimant qu’à cet égard «l’industrie pétrolière joue déjà un rôle».