Perspectives économiques de l’Algérie : L’inflation, un défi «considérable» ?

13/09/2023 mis à jour: 13:49
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La mission du FMI à Alger au titre de l’article IV la semaine dernière, dont la réunion technique a été présidée par le ministre des Finances, devra à l’issue de ses travaux déterminer les forces et les faiblesses de notre système économique. Une évaluation devra être effectuée comme de tradition et poser un diagnostic sérieux sur l’état de notre économie.

Des recommandations sur des réglages à opérer dans certains secteurs devraient certainement voir le jour. Le 1er février de l’année en cours, le conseil d’administration du FMI a, dans un communiqué à l’issue des consultations de 2022 au titre de l’article IV avec l’Algérie, mis le curseur sur l’un des défis majeurs auxquels est confronté notre pays. «La hausse de l’inflation est un défi considérable, dans un contexte de politique monétaire accommodante.

L’inflation globale s’est accélérée pour atteindre 7,2% en 2021 et est estimée à 9,3% en 2022, son plus haut niveau depuis 26 ans. Malgré les mesures prises par la Banque centrale en faveur d’une gestion plus active de la liquidité, la politique monétaire reste accommodante», analysait le FMI.

Ainsi a-t-il indiqué alors que «les perspectives pour 2023 sont favorables, mais la croissance devrait ralentir et l’inflation rester élevée à moyen terme».

La question est donc de savoir aujourd’hui si les prédictions du FMI seront corroborées ? Ou non ? Le ministre des Finances s’est montré, lui,  optimiste en tablant sur un niveau de croissance de 5,3% en 2023.

Le ministre a explicité que «dans le cadre d’une vision stratégique, le gouvernement cible le développement des secteurs porteurs de croissance économique en encadrant le commerce extérieur, en stimulant les exportations hors hydrocarbures et en rationalisant les importations sans nuire à la production nationale».

Et ensuite d’affirmer que  la conjoncture économique et financière nationales se caractérisera notamment, à fin 2023 comparativement à l’année 2022, par le maintien du solde positif de la balance commerciale, la stabilisation des réserves de change, et l’augmentation des recettes budgétaires. Les projections du FMI en février dernier sont telles que «la croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4% en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires.

Elle devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2% environ à moyen terme. Le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024. L’inflation devrait s’atténuer légèrement à 8,1% en 2023, mais rester relativement élevée à moyen terme».

«Les perspectives, a-t-il indiqué, dépendent essentiellement de la trajectoire de prix des hydrocarbures. Des risques favorables pour les perspectives découlent d’une éventuelle hausse des investissements dans le secteur des hydrocarbures et des projets miniers en cours de développement.» 

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