Comme à chaque Aïd, les autorités ont instauré un dispositif de permanence dans le but d’assurer la continuité des services essentiels et répondre aux besoins des citoyens pendant cette période spéciale.
Ainsi et selon le bilan officiel du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, quelque 52 397 commerçants ont respecté ce dispositif le troisième jour de l’Aïd El Adha. En revanche, «12 commerçants n’ont pas honoré leurs engagements dans 6 wilayas, à savoir Batna (3), El Oued (2), Mostaganem (3), Tlemcen (1), Skikda (1) et El Tarf (2)», selon la même source.
Rappelons que le premier jour de l’Aïd, quelque 52 259 commerçants ont assuré la permanence, tandis que 66 autres à l’échelle nationale n’ont pas honoré leur engagement. Le ministère a également fait savoir que 52 295 commerçants avaient respecté ce dispositif le deuxième jour de l’Aïd El Adha, ajoutant que 30 autres n’avaient pas honoré leur engagement. Pour faire respecter cette mesure, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a mis les moyens nécessaires en mobilisant 52 325 commerçants.
On aura remarqué que, globalement, cette permanence a été plus respectée par les propriétaires de nombreux magasins d’alimentation générale, de fruits et légumes, des pharmacies, des stations de services, cafés, fast-foods, restaurants et les boulangeries. Ce dispositif aura au moins eu le mérite d’éviter le décor de «villes mortes» ou de «villes fantômes» avec des rues désertes et des commerces fermés.
Dans ce contexte, on peut dire que contrairement aux années précédentes, «les produits de large consommation ont été plus ou moins disponibles, mais le dispositif reste perfectible et a besoin de plus de réglages». Cependant, certains services de transports, notamment privés, ont été quasi absents, y compris dans la capitale où les déplacements des citoyens ont été très compliqués surtout pour les habitants de la périphérie. Faut-il inclure les réquisitions aux propriétaires de bus ? Une réflexion devrait être développée dans ce sens pour favoriser la mobilité durant l’Aïd marqué par l’échange de visites familiales ou amicales à même de contribuer au renforcement de la cohésion sociale et des liens de sang (liens de parenté).
Le transport, le maillon faible du dispositif
Seul l’Etablissement public de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) tire son épingle du jeu en ayant mis en place un programme spécial pour faciliter la circulation des citoyens entre les quartiers et les communes ainsi qu’un programme Tarahom (navettes à destination des cimetières).
Autre carence relevée : la cherté des fruits et légumes qui a atteint parfois des prix astronomiques. Certains commerçants ont ouvert, mais ne se sont pas approvisionnés, car déjà au niveau du marché de gros les prix sont exagérément élevés sous «le prétexte de la loi de l'offre et de la demande». Dans ce cadre, les associations de défense des consommateurs ont proposé maintes fois la réalisation des hypermarchés et des grandes surfaces commerciales pour réguler et mettre de l’ordre dans un marché fortement désarticulé.
Déjà à la veille de l'Aïd El Adha, les marchés de fruits et légumes ont connu une augmentation significative des prix avec une absence des opérations de contrôle censées agir pour mettre un terme à ce phénomène qui s'aggrave avec l'avènement des fêtes. Il est important de noter que le gouvernement a entrepris des efforts pour réorganiser le marché des fruits et légumes en mettant en place des mesures visant à renforcer la régulation, à soutenir la production locale et à encourager l’investissement dans les infrastructures.
Cependant, des défis persistants nécessitent une attention continue pour améliorer l’efficacité et la compétitivité du secteur des fruits et légumes en Algérie. L’absence de contrôle pendant les jours de l’Aïd favorise les pratiques commerciales frauduleuses, telles que la spéculation sur les prix et la commercialisation de produits de qualité inférieure.
Des mesures s’imposent en attendant la mise en place de la feuille de route annoncée au printemps dernier par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations pour l’organisation du secteur, dont la mise en œuvre d’un «plan de distribution» en vue de lutter contre la flambée des prix et assurer la distribution, régulière et équitable, des produits de large consommation.