Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé hier, lors de la cérémonie de célébration de la Journée internationale des travailleurs à la Maison du peuple à Alger, des augmentations des pensions et allocations de retraite allant de 10 à 15%.
Les pensions et allocations de retraite connaîtront une valorisation conséquente dans les prochains jours. L’annonce a été faite, hier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis la Maison du peuple, siège national de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
En réponse à des préoccupations soulevées par des syndicalistes, le chef de l’Etat a indiqué que les retraités bénéficieront d’augmentations allant de 10 à 15%. Ces augmentations seront, a-t-il précisé, approuvées lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres.
Il faut souligner que le président de la République avait déjà instruit le gouvernement d’augmenter les pensions de retraite au titre de l’exercice 2024 en prenant en considération «l’évolution du niveau de vie et les moyens financiers de l’Etat». Tout en demandant de réexaminer minutieusement ce dossier en conseil de gouvernement et de procéder à des évaluations approfondies pour définir le niveau des augmentations à décider de manière progressive lors du prochain Conseil des ministres, le président Tebboune a ordonné au gouvernement de trouver de nouveaux moyens de financement supplémentaires pour la Caisse nationale des retraites (CNR).
Dans un discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie de célébration de la Journée internationale des travailleurs à la Maison du peuple, le chef de l’Etat a insisté sur l’impérieuse nécessité de «préserver la protection sociale de cette catégorie qui a beaucoup donné au pays». Il a réaffirmé, dans ce sillage, la centralité des questions sociales dans sa politique nationale et son attachement au caractère social de l’Etat découlant des principes de la Déclaration du 1er Novembre 1954.
Cette politique sociale de l’Etat va se renforcer à travers notamment la poursuite de la politique de revalorisation salariale et de réduction des charges fiscales durant l’année en cours, a assuré le président Tebboune tout en rappelant les augmentations de salaires dont ont déjà bénéficié les travailleurs au cours de ces trois dernières années. Des augmentations qui ont touché les salaires mais aussi l’allocation chômage et les pensions de retraite.
Mettant en avant la place prépondérante qu’occupent les travailleurs dans sa politique socioéconomique, le président Tebboune a souligné l’importance d’instaurer des règles de dialogue et de concertation avec l’UGTA et tous les nationalistes libres dans le but d’arriver à des décisions pertinentes, non conjoncturelles.
«Pour parvenir à des décisions pertinentes et non conjoncturelles, il est nécessaire d’instaurer le dialogue et la concertation avec l’Union générale des travailleurs algériens et avec tous les nationalistes libres et tous ceux qui nous ont précédé dans la lutte», a affirmé le président de la République, qui a assuré dans ce contexte qu’il partageait l’avis du secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout, concernant le nouveau mécanisme proposé, à savoir la tenue d’une tripartite, à condition, a-t-il précisé, qu’«elle ne soit pas comme les précédentes tripartites dont les décisions sont restées lettre morte».
Revenant sur tout ce qui a été entrepris comme réformes dans le domaine économique, le président Tebboune a réitéré son engagement à «ne pas recourir à la dette extérieure, par fidélité au serment des Chouhada».
Poursuivant son discours, le président de la République a évoqué les mesures phares qui ont été prises et les actions qui ont été menées depuis son arrivée à la tête de l’Etat pour redresser l’économie nationale, qui était «exsangue».
Réalisations économiques
Parmi les mesures qu’il a citées, il y a l’incitation à l’investissement productif, à travers la promulgation en 2022 d’une nouvelle loi sur l’investissement, l’encouragement de la production nationale et la création de postes d’emploi, l’amélioration du pouvoir d’achat des Algériens, et le lancement de grands projets structurants, comme l’extension du réseau ferroviaire, l’exploitation du gisement de minerai de fer de Gara Djebilet dans la wilaya de Tindouf, qui a permis la production de plus de 250 000 tonnes de 2022 à 2023.
Toujours dans le domaine économique, le président Tebboune a évoqué également le mégaprojet de production de la poudre de lait lancé tout récemment à Adrar, avec un investissement de 3,5 milliards de dollars. Ce grand projet, en partenariat avec la société qatarie Bladna, vise une production annuelle de près de 194 000 tonnes de lait en poudre.
Il a également cité le projet d’usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa, qui permettra d’éviter l’importation d’huiles brutes. Ces réalisations et tant d’autres ne sont pas des «slogans» mais une «réalité tangible», a affirmé le chef de l’Etat. Toujours dans le volet économique, le président Tebboune a rappelé également la création de plus de 52 000 postes d’emploi et le lancement de 915 projets d’investissements productifs, bloqués durant la période de la gouvernance «maffieuse».
Le président de la République a également fait état de l’évolution du produit intérieur brut (PIB), qui est passé de 164 milliards de dollars en 2015 à 260 milliards de dollars en 2023. Le PIB, a-t-il ajouté, «atteindra 400 milliards de dollars vers 2026/2027».
Par ailleurs, le président Tebboune a rassuré les travailleurs de l’Education nationale concernant le dossier du statut particulier en cours de finalisation.
Il a affirmé avoir «demandé au ministre de l’Education nationale de présenter un projet de statut spécifique à l’éducateur et à l’enseignant et non pas au fonctionnaire, à même de garantir tous les droits de l’enseignant». «Je veillerai personnellement à améliorer le contenu du statut particulier et du régime indemnitaire des corps spécifiques de l’Education nationale», a-t-il dit.