Depuis la relance des travaux en juillet 2023 sur le tronçon de la wilaya de Jijel de la pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen à la ville d’El Eulma, dans la wilaya de Sétif, le chantier n’avance pas comme prévu conformément aux engagements pris à l’époque pour augmenter la cadence en vue de réceptionner dans les délais cet ouvrage stratégique qui traîne encore depuis plus de dix ans.
Une situation qui ne cesse d’alimenter les discussions parmi la population de la wilaya de Jijel qui continue de réclamer l’ouverture de ce tronçon qui permettra de donner accès à la région vers l’autoroute Est-Ouest et, par là même, réduire les déplacements des transporteurs, notamment pour les poids lourds, contraints de passer par le territoire de la wilaya de Mila jusqu’à la ville de Grarem Gouga pour pouvoir rejoindre l’autoroute vers la wilaya de Sétif.
Pourtant, lors de l’annonce de la reprise des travaux en juillet 2023 par le secrétaire général du ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base, lors de sa visite dans la wilaya de Jijel, des instructions avaient été données au groupement d’entreprises algéro-turco-italien, chargé de ce projet, de respecter le délai contractuel de 36 mois, en recourant au système de travail de 3x8, tout en veillant au respect des normes techniques. Cette reprise avait eu lieu, après la levée des obstacles qui entravaient le rythme des travaux.
Mais sur le terrain, la réalité contraste complètement avec le discours des responsables du ministère des Travaux publics et ceux de l’Algérienne des autoroutes. L’état dans lequel se trouve le projet a poussé les représentants de la wilaya au Parlement à se poser les questions sur les solutions à envisager pour sortir de cette impasse. Lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale consacrée jeudi aux questions des députés, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a précisé que son département ministériel œuvrait à la révision du contrat de ce projet pour parachever sa réalisation.
La solution envisagée pour lever les différentes contraintes passe, selon le ministre, par l’élaboration d’un avenant légal permettant de confier la réalisation de certaines parties de ce projet à des entreprises autres que celles initialement contractées pour les terminer dans les meilleurs délais.
Le même responsable a également fait savoir qu’un tronçon de 13 km dans la wilaya de Jijel et un autre de 17 km dans la wilaya de Sétif seront livrés prochainement, ajoutant que son département s’engage à parachever le projet d’ici 2026. Pour rappel, le tronçon du projet traversant la wilaya de Jijel, d’une longueur de 45 km, comprend 6 bretelles, 17 ouvrages d’art (ponts et tunnels) et 23 opérations liées à la libération du tracé.
Le projet de la pénétrante autoroutière avait été entamé au en mars 2014 pour un délai de 36 mois. Onze ans après, les chantiers font face à différents problèmes que ce soit pour les travaux du tracé, des tunnels et des ouvrages d’art. Le projet, qui devait être réceptionné en 2017, a pataugé dans les retards pour des raisons financières pour voir ses délais prolongés à plusieurs reprises.
Le dernier retard était lié à la signature de l’avenant n°11, réclamé par l’entreprise italienne Rizzani qui avait refusé de reprendre les travaux. Lors de sa visite au projet en décembre 2022, le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, s’était engagé à livrer une tranche de 30 km du projet de la pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen (Jijel) à El Eulma (Sétif), à savoir 17 km sur le territoire de Jijel et 13 dans la wilaya de Sétif au cours de l’été 2023.
Le projet dans son intégralité porte sur une distance totale de 110 km, à savoir 45 km dans la wilaya de Jijel, 15 dans la wilaya de Mila et 50 dans la wilaya de Sétif.