Les travaux sur le tronçon de la wilaya de Jijel de la pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen à la ville d’El Eulma, dans la wilaya de Sétif, tournent au ralenti.
C’est du moins le constat fait lors de la visite effectuée, il y a quelques jours, aux différents points du projet par le wali de Jijel, Ahmed Meguellati, en présence d’un représentant de l’Algérienne des autoroutes (ADA), maître d’ouvrage délégué. Selon le site officiel de la wilaya, le premier responsable de l’exécutif a exprimé tout son mécontentement, en raison des retards enregistrés dans la réalisation des travaux et du non-respect des engagements pris lors des dernières visites pour accélérer la cadence.
Dans les principaux points inspectés sur ce tronçon, notamment les travaux de routes ou des infrastructures de base dans les communes de Taher, Émir Abdelkader et Kaoues, il a été relevé une absence flagrante de la main-d’œuvre et des moyens matériels, alors qu’il était censé renforcer les chantiers pour rattraper les retards dans ce projet stratégique qui traine toujours depuis dix ans.
Une situation qui n’a pas manqué de soulever la colère du wali, lequel a instruit le représentant de l’ADA de dresser un rapport de situation, afin de prendre les mesures qui s’imposent. Pour sa part, la population de la wilaya n’a cessé d’exprimer sa lassitude face à tous ces blocages qui freinent un projet tant attendu pour assurer une voie de liaison du port de Djendjen et de la wilaya de Jijel avec l’autoroute est-ouest.
Pourtant, lors de la reprise des travaux de ce projet, annoncée au mois de juillet 2023 par le secrétaire général du ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base, lors de sa visite dans la wilaya de Jijel, des instructions avaient été données au groupement d’entreprises algéro-turco-italien, chargé de ce projet, de respecter le délai contractuel de 36 mois, en recourant au système de travail en 3x8h, tout en veillant au respect des normes techniques.
Cette reprise avait eu lieu, après la levée des obstacles qui entravaient le rythme des travaux. Mais sur le terrain, la réalité contraste complètement avec le discours des responsables du ministère des Travaux publics et ceux de l’Algérienne des autoroutes (ADA). Pour rappel, le tronçon du projet traversant la wilaya de Jijel d’une longueur de 45 km comprend 6 bretelles, 17 ouvrages d’art (ponts et tunnels) et 23 opérations liées à la libération du tracé.
Le projet de la pénétrante autoroutière avait débuté au mois de mars 2014 pour un délai de 36 mois. Dix ans après, il n’a pas encore atteint un taux moyen de 50%, que ce soit pour les travaux du tracé, des tunnels et des ouvrages d’art. Le projet, qui devait être réceptionné en 2017, a pataugé dans les retards pour des raisons financières pour voir ses délais prolongés à plusieurs reprises.
Le dernier retard était lié à la signature de l’avenant n°11, réclamé par l’entreprise italienne Rizzani qui avait refusé de reprendre les travaux. Lors de sa visite au projet au mois de décembre 2022, le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, s’était engagé à livrer une tranche de 30 km du projet de la pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen (Jijel)-El Eulma (Sétif), dont 17 km sur le territoire de Jijel et 13 km dans la wilaya de Sétif au cours de l’été 2023. Le projet dans son intégralité porte sur une distance totale de 110 km, dont 45 km dans la wilaya de Jijel, 15 km dans la wilaya de Mila et 50 km dans la wilaya de Sétif.