Pays exportateurs de pétrole de la région MENA : Les soldes budgétaires en legère baisse en 2024

16/05/2024 mis à jour: 18:29
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Photo : D. R.

«Après l’excédent de 3,1% du PIB en 2023, le compte courant de l’Algérie devrait enregistrer un léger déficit de 0,3% en 2024, conséquence de la baisse des prix mondiaux du pétrole, de la réduction des quotas et de la reprise des importations tirées par les équipements», souligne un rapport de la Banque mondiale.

Parmi les pays en développement exportateurs de pétrole de la région, les prévisions pour 2024 indiquent une hausse de 2,5% du PIB par habitant en Iran, par rapport aux 4,3% de l’année précédente, et une progression de 1,2% en Algérie, contre 1,9% en 2023.» C’est ce qu’a indiqué, hier, un rapport de la Banque mondiale dans son bulletin de l’information économique de la région MENA d’avril 2024.

Le présent rapport a analysé la situation économique des pays de la région et considère que «la croissance du PIB réel par habitant est sans doute une mesure plus exacte de l’évolution du niveau de vie que la croissance du PIB réel». Dans la région MENA, a-t-il affirmé, le PIB par habitant devrait progresser d’un modeste 1,3% en 2024, ce qui constitue une amélioration par rapport au demi-point de pourcentage enregistré en 2023.

«Cette progression est presque entièrement attribuable aux économies du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar), dont la croissance du PIB par habitant en 2024 est projetée à 1%, en nette amélioration par rapport à la baisse de 0,9 % accusée en 2023», soutient-on.

Selon la BM, les coupes dans la production et les prix modérés du pétrole en 2024, par comparaison avec 2022, devraient maintenir l’excédent des comptes courants et des soldes budgétaires de la plupart des pays MENA exportateurs de pétrole bien en deçà des niveaux atteints en 2022. «Partant de 2,7% du PIB en 2023, l’excédent de la balance courante dans les pays en développement exportateurs de pétrole devrait s’effacer complètement en 2024.

En 2022, ces pays affichaient collectivement un excédent courant de 9,7%. Après l’excédent de 3,1% du PIB en 2023, le compte courant de l’Algérie devrait enregistrer un léger déficit de 0,3% en 2024, conséquence de la baisse des prix mondiaux du pétrole, de la réduction des quotas et de la reprise des importations tirées par les équipements», note le rapport en question.

Les soldes budgétaires des pays en développement exportateurs de pétrole de la région MENA devraient également se détériorer, passant d’un déficit de 2,4% du PIB en 2023 à un déficit moyen de 5,1% en 2024. Ce résultat devrait être essentiellement imputable à l’Algérie et à l’Iraq où, a-t-on souligné, on «s’attend à une augmentation des dépenses publiques».

Valorisation  des gisements 

Par ailleurs, l’on pense que pratiquement tous les pays importateurs de pétrole de la région continueront de présenter un double déficit  budgétaire et courant  jusqu’en 2024, à la seule exception de Djibouti qui devrait afficher un excédent courant de 13% du PIB en 2024. Sur le registre de l’inflation, cette dernière  a été plus faible en 2023 que l’année d’avant.

«La variation en glissement annuel de l’indice des prix à la consommation (IPC) en janvier 2024, selon le rapport, était inférieure à celle de l’année précédente dans 9 sur 14 économies de la région MENA. En fait, dans la majorité de ces 14 pays, l’inflation était inférieure à 5% en janvier 2024 : il s’agit de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, de l’Iraq, de la Jordanie, du Koweït, du Maroc, d’Oman et du Qatar.»

Les économistes de la BM rappellent que, comme indiqué dans des publications antérieures, l’inflation était plus faible dans des pays appliquant un régime de change fixe. Dans des pays comme l’Égypte et le Liban, par exemple, elle est déterminée en grande partie par les dépréciations monétaires. «Bien que sur une tendance baissière, l’inflation reste élevée en Algérie 6,4% et en Tunisie 7.8%.

Dans ces deux pays, elle semble alimentée par la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment des produits frais. Le renchérissement des denrées alimentaires se ressent le plus dans les couches les plus vulnérables, l’alimentation constituant une part considérable des dépenses des ménages à faible revenu», a-t-elle souligné.
 

 

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