Passé colonial français en Algérie : La commission mixte d’historiens se réunira aujourd’hui à Constantine

22/11/2023 mis à jour: 00:32
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La question de la mémoire et du passé colonial français en Algérie a été confiée, sur décision de MM. Tebboune et de Macron, à des historiens des deux pays

La commission mixte d’historiens algériens et français, chargée de travailler sur la colonisation française de l’Algérie (1830-1962), tiendra sa première réunion aujourd’hui et demain à Constantine. C’est ce que nous avons appris d’une source proche du dossier. 

Cette rencontre, à laquelle devraient participer les 10 membres de cette commission, a pour but, selon notre source, «de consigner le travail accompli depuis l’annonce de la mise en place de l’instance en août 2022». 

Depuis sa création, conformément à la décision des présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et français, Emmanuel Macron, ladite commission, affirme la même source, «a préparé le terrain à son travail», qui durera sans doute dans le temps. «Il y a d’abord eu un premier contact à l’occasion de la réunion tenue par visioconférence en avril dernier. 

Chacune des deux parties a présenté son plan de travail. Du côté algérien, on a axé surtout sur la question des archives et celle de l’écriture de l’histoire», explique notre source, assurant que «ce premier contact a été très positif». 

Le groupe d’historiens algériens et français a aussi décidé de se focaliser sur «la période du XIXe siècle». Une longue période et beaucoup de sujets revêtant, selon notre source, «un caractère à la fois historique, social et politique». «Ce sont des sujets qui prennent beaucoup de temps. C’est pourquoi, il est difficile de fixer le délai nécessaire pour la finalisation du travail de la commission», ajoute la même source.

 S’exprimant sur la réunion tenue en avril dernier par visioconférence, l’historien Benjamin Stora avait, lui aussi, confirmé le bon début des débats entre les membres de la commission. «Les débats se sont déroulés dans un climat chaleureux, il n’y a pas eu de désaccords. C’était une mise en mouvement (…). On a déjà fait des colloques entre historiens des deux pays, ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Ce qui est nouveau, c’est le fait d’être soutenus par les Etats. Il y a une volonté politique de soutenir une initiative qui permettra, peut-être, d’aller à l’histoire sans être prisonnier de la mémoire», avait-il précisé. 

Considérée comme un sujet qui envenime les relations algéro-françaises depuis l’indépendance de l’Algérie, la question de la mémoire et du passé colonial français en Algérie a été confiée, sur décision des Présidents des deux pays, à des historiens. 

La démarche vise, selon les déclarations faites à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie en août 2022, «à regarder ensemble cette période historique du début de la colonisation française (1830) jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance (1962)». L’idée mise en avant était «d’aborder le sujet sans tabou et avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives».

Après l’annonce, les deux parties ont désigné, en janvier dernier, les membres de la commission. 

Du côté algérien, le choix a été porté sur les historiens Mohamed Lahcen Zighidi, Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali et Djamel Yahiaoui. La France a désigné, pour sa part, les historiens Benjamin Stora (également coprésident de la commission, en compagnie de Mohamed Lahcen Zighidi), Florence Hudowitz, Jacques Frémeaux, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur. 

Les dix historiens devront avoir un accès libre aux archives dans les deux pays pour pouvoir travailler sur l’ensemble de la période coloniale. 

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