Palais 18 du Bastion 23 à Alger : Exposition d’un morceau de l’histoire prestigieuse de la marine algérienne

24/01/2024 mis à jour: 05:30
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Costumes de marin

Le Centre des arts et de la culture du palais des Rais (Bastion 23) accueille au Palais 18 une exposition intitulée «Les princes de la mer ou ces marins-sultans» (Riyas el bahr : bahara bi rotbat salatîn), un pan d’histoire revisité qui relate l’épopée prestigieuse de la flotte algérienne lorsqu’elle était à son apogée durant les XVIe, XVIIe et XVIIIe  siècles et bien au-delà. 

Ainsi, à coups de tableaux et de grands panneaux, l’exposition déplie un pan d’histoire qui convoque le passé de la suprématie de la Marine algérienne. 

La réputation de la flotte s’accrut au fil des siècles (entre le XVIe et le début du XIXe), à travers les conquêtes des célèbres raïs d’Alger qui, lors de leurs affrontements navals, sous la régence de la Sublime Porte, faisaient nourrir la crainte chez les uns et l’admiration chez les autres. 

Le visiteur est donc invité à remonter le temps pour se faire une idée sur la dynamique qui avait caractérisé la flotte de guerre algérienne, autrement dit, sa place prépondérante qui avait, selon Moulay Belhamici, auteur, par ailleurs de l’ouvrage Histoire de la Marine algérienne - 1516-1830 fait frémir l’Europe des Croisés. 

De Salah Raïs (1770-1815), réputé pour ses conquêtes sur le Penon de Velez, la reprise de Bougie (1555) ainsi que le siège d’Oran jusqu’au grand amiral Kheireddine Barberousse (1464-1546) en passant par Raïs Hamidou (1770-1815), cet autochtone hardi, qui brava les marines des nations chrétiennes jusqu’à Mami Arnaout, à qui on confia les rênes de la corporation des raïs, sans omettre  Ali Bitchin (1645-1570) ou encore le célèbre raïs Euldj Ali (1533-1587) qui fut derrière «la conception du projet du canal de Suez» (cf. Moulay Belhamissi, dans son livre sus-indiqué), sont autant de vaillants raïs qui ont porté haut l’étendard du croissant, parcourant les côtes de la mer Méditerranée dans leurs galions, galiotes et chebecs. 

Quelques batailles sont passées en diagonale pour jeter quelques rais de lumière sur les résultats qu’ils obtinrent, comme lors de la bataille de Prosa (1538) ou celle de Lepante sur les côtes grecques (1571) lors de laquelle la flotte algérienne de Mourad Raïs y prit une grande part. 

Dans une autre aile du Palais 18, l’exposition déroule une synthèse sur les ouvrages de défense qui se résument, notamment sur les forts, fortins, topanet (batterie), tranchées, remparts et autres ports d’Oran, de Bougie, de Jijel et de Annaba qui participèrent à l’effort de guerre et à la protection de leurs villes respectives. 

Outre l’espace réservé aux costumes portés par les raïs, il est fait référence à quelques éléments annexes comme les armes qu’illustrent le canon de Baba Merzoug (1542), pesant 12 tonnes avec une portée de 5 km (il trône actuellement  dans le port de Brest), la production de la poudre à canon, les nombreux dépôts de munitions (mkhazen), des outils utilisés dans la fabrication et la réparation de navires ainsi que des instruments de navigation. 

Une expo qui somme vaut bien le détour, surtout pour les férus de culture et d’histoire. 

 

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