Les travaux du 11e congrès du Front de libération nationale (FLN) ont débuté hier au Centre international des conférences (CIC). Placées sous le slogan : «Nous nous renouvelons, sans nous dissiper», ces assises se sont déroulées sous haute surveillance.
Sur les 3254 congressistes prévus, 20 étaient absents. Au premier jour de ce rendez-vous baptisé «Un congrès pour la Palestine», et contrairement à la dernière réunion du comité central, il n’y avait ni contestation ni couac. La majorité des congressistes étaient «sereins» et «confiants» en raison, explique-t-on à El Watan, du retrait du secrétaire général Abou El Fadhl Baadji de la course pour le poste de secrétaire général de l’ex-parti unique.
Dans les coulisses du CIC, les cadres du parti ont révélé que Baadj voulait à tout prix se porter candidat à sa propre succession, et ce, en dépit d’un mécontentement interne. Il a même, selon eux, tout fait pour s’assurer un congrès sur mesure à même de lui permettre une succession loin de toute protestation.
Seulement, à la veille des assises, Baadji était «contraint» de se retirer de la compétition arguant le souci «de favoriser l’alternance politique». Hier, il a conduit les travaux du premier jour jusqu’à l’élection du bureau du congrès présidé par Messaoud Chihoub.
Dans son discours liminaire, Baadji a affirmé qu’il a décidé de se retirer «par conviction» tout en mettant en avant les «réalisations» du parti durant son mandat et sa grande contribution à «l’éradication de la corruption», de «l’argent sale» et «des corrompus au sein du parti».
Il est persuadé qu’il y a eu «une conspiration malveillante» pour mettre fin au parti, «mais notre autorité de Novembre a empêché ce complot et le parti a triomphé lors des différentes échéances électorales», s’est-il réjoui, précisant qu’il a «redressé» et «assaini» les rangs du vieux front. «La rue scandait lors du hirak ''FLN dégage'', mais grâce à notre persévérance et notre sérieux, le FLN est aujourd’hui la première force politique du pays. C’est aussi grâce à ma gestion stricte et sage des affaires du parti que nous avons pu faire taire ceux qui prétendent que la place du FLN est au musée et éliminer les slogans offensants», relève-t-il. Le FLN, a-t-il insisté, se met «au service du peuple» et «se tient aux côtés de l’Etat» tout en appelant à la nécessité d’unifier les efforts en vue de renforcer le front intérieur loin du «folklore politique».
«Loin du folklore politique»
Pour Baadji, ce congrès «constitue une occasion importante pour discuter des politiques futures du parti et déterminer les positions». Les assises se tiennent, note-t-il, dans un contexte où les Palestiniens font face à «une agression barbare de la part de l’occupation sioniste raciste», réaffirmant le soutien du FLN à la résistance palestinienne et sa solidarité absolue avec le peuple palestinien. Baadji met en avant l’importance «d'une intervention urgente pour protéger les innocents de la barbarie de ce régime criminel, en cohérence avec la position honorable de l’Etat algérien».
S’agissant du successeur à Baadji, un consensus se dessine autour de Abdelkrim Benmbarek, ancien député durant la mandature 2002-2007. Il sera bel et bien, selon la majorité des congressistes, le futur patron du FLN. Originaire de la wilaya de Batna, M. Benmbarek a postulé pour les sénatoriales, mais il a été écarté par Baadji, qui l’a également éjecté de la mouhafada de Bouzaréah (Alger). «Benmbarek n’a pas fait trop de bruit suite à son éviction de ces postes de responsabilité, mais il est resté un opposant farouche à Baadji. Aujourd’hui, il a le soutien des militants et de tous les cadres du parti qui vont approuver haut la main sa candidature», tranche un congressiste.
En plus de l’ancien ministre de la Poste et des TIC, Boudjemai Haichour, qui a annoncé officiellement sa candidature, d’autres militants, dont les noms n’ont pas été révélés, ont émis le vœu de prendre part à la course pour le poste de secrétaire général, mais ils se seraient rétractés à la dernière minute.
Les travaux de cette manifestation se poursuivront aujourd’hui avec l’élection des membres du comité central, qui désigneront demain au troisième jour le nouveau secrétaire général du FLN.