C’est officiel, la Banque extérieure d’Algérie (BEA) s’attribue le fameux sésame lui permettant d’ouvrir, enfin, une succursale en France. Selon nos informations, les autorités monétaires françaises viennent d’octroyer à la BEA le visa tant attendu pour concrétiser son projet de filiale 100% algérienne en Hexagone, après que la banque ait parachevé l’ensemble des procédures administratives et légales.
Cette nouvelle banque algérienne, qui sera implantée outre-frontière, pourrait entamer ses opérations avant la fin de l’année en cours. Contrairement à Algerian Union Bank et Algerian Bank of Senegal, deux banques algériennes inaugurées récemment en Mauritanie et au Sénégal et qui sont le fruit d’un consortium de quatre établissements bancaires algériens, à savoir la BNA, la BEA, le CPA et la BADR, les opérations de la filiale française ne seront pas centrées essentiellement sur le corporate, mais aura en ligne de mire une diaspora algérienne qui compte près de 4 millions de personnes.
Certes, il s’agit là d’un réservoir non des moindres auquel il faudra proposer des produits et services bancaires et financiers de haute qualité, mais cette nouvelle banque algérienne en Hexagone devrait s’ouvrir dès potron-minet aux entreprises, investisseurs, aux représentations consulaires et diplomatiques, etc.
Selon nos informations, le capital de cet établissement bancaire algérien implanté au-delà des frontières, le troisième du genre, dépasserait 100 millions d’euros. Il s’agit de l’investissement le plus important à l’étranger des banques algériennes, puisque le capital de l’Algerian Union Bank et celui de l’Algerian bank of Senegal sont respectivement de 50 et 100 millions de dollars.
Bon niveau de liquidités
Il est attendu qu’une quatrième institution bancaire voie le jour à Abidjan, en Côte d’Ivoire, laquelle devrait clôturer une opération unique en son genre, se rapportant au déploiement des banques algériennes en Afrique et en France. Depuis quelques mois, alors que ses indicateurs financiers migrent vers le vert, le secteur bancaire algérien vit une réelle ébullition, puisque, outre cet investissement outre-frontière, deux établissements se verront admis à la bourse des valeurs, à savoir le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de développement local (BDL).
Il ne s’agit aucunement de quêter un renflouement des caisses, mais une nouvelle manière d’exister, d’opérer et de manager. Le secteur a clôturé l’année 2022 avec un bon niveau de liquidités, un total bilan en hausse et un Produit net bancaire meilleur que celui du précédent exercice. Les autorités attendent désormais que les banques fassent mieux en matière de financement de l’économie, de digitalisation, de collecte de l’épargne et de l’accélération de l’inclusion financière.
En tout cas, la BEA s’affaire à régler les dernières retouches avant l’ouverture de sa filiale en France. D’ici là, et afin de mieux préparer son implantation en Hexagone, les responsables de la Banque multiplient les opérations de marketing auprès des entreprises ayant un ancrage effectif en France.
La filiale lorgne aussi la domiciliation des Algériens établis en France et les opérations de transfert à des fins d’investissement et de commerce extérieur. L’approbation du gendarme financier français ouvre ainsi la voie à un début effectif des opérations dès cette année, à en croire nos sources.