Ouverture du 38e sommet de l’UA / Guterres : «Il est temps de remédier aux injustices historiques»

16/02/2025 mis à jour: 19:38
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Le président Tebboune au Sommet du 38es Sommet de l’Union africaine (UA)

Les travaux du 38e Sommet de l’Union africaine (UA) ont été ouverts hier à Addis-Abeba (Ethiopie), en présence du président Abdelmadjid Tebboune. 

Le chef de l’Etat a regagné le pays juste après cette séance d’ouverture, marquée par l’intervention du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ce dernier affirme qu’il est temps de remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation de l’Afrique. «Il est temps de remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation de l'Afrique et de son impact sur ses peuples», déclare-t-il. 

Le premier responsable de l’organisation onusienne critique, dans ce sens, le manque de représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que l’absence de l’Afrique à ce Conseil n’est «pas justifiée». 

Antonio Guterres s’est engagé, à ce titre, à «œuvrer avec l'UA pour corriger cette injustice et renforcer la représentation effective de l'Afrique au Conseil de sécurité à travers l'octroi au continent de deux sièges permanents». «Nous avons besoin de corriger ces erreurs et les solutions existent», martèle-t-il. 

Évoquant les conflits actuels sur le continent noir, le SG de l’ONU dénonce la situation au Soudan, en proie à la famine et à la plus grande vague de déplacement, soulignant la nécessité de mettre fin aux hostilités. Il souligne aussi l’importance pour la communauté internationale de cesser de vendre des armes aux belligérants. 

Déplorant la spirale de la violence dans laquelle est tombée la République démocratique du Congo (RDC) et qui menace la région toute entière, le SG de l'ONU assure «qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise» et que «l’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée». 

Concernant la situation au Moyen-Orient, Antonio Guterres précise que «la paix dans la région passe par la solution à deux Etats», affirmant que le peuple palestinien a souffert le martyre. Le chef de l'ONU appelle, dans la foulée, les Africains à œuvrer ensemble pour réaliser les objectifs de l’agenda 2030 et 2063 pour le développement durable, mettant l’accent sur la nécessité de trouver les financements nécessaires, de réformer l'organisation financière actuelle et de déployer les efforts pour réduire l'endettement extérieur de l’Afrique.

L’appel à la déportation systématique des palestiniens dénoncé 

Pour sa part, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, dénonce l’appel «par certains» à la «déportation systématique» des Palestiniens, en faisant allusion à la proposition du président des Etats-Unis, Donald Trump. Il qualifie les souffrances du peuple palestinien de «l’une des pires injustices de l’histoire de l’humanité», soutenant que «la guerre atroce menée par l’occupation israélienne a tout détruit, notamment à Ghaza». «Ce qui se passe est une honte pour l’humanité», lance-t-il, saluant la résistance du peuple palestinien, resté «inébranlable» en dépit des souffrances. 

Lors de la présentation des grandes lignes de son second mandat à la tête de la Commission de l’UA, arrivé à terme (il est remplacé par le Djiboutien Ali Mahamoud Yousouf), Moussa Faki Mahamat souligne les difficultés auxquelles il a fait face, dont les mutations violentes qu’a connues l’Afrique et leur impact sur la stabilité du continent, ainsi que la dégradation de la situation sanitaire, exaspérée par l’épidémie du coronavirus. Évoquant les turbulences actuelles dans l'ordre mondial, Moussa Faki a affirmé que l'Afrique ne doit pas rester en marge et doit, au contraire, trouver sa place dans ce grand bouleversement. 

Selon lui, ce dont a besoin l'Afrique, aujourd'hui, est «un réveil des consciences et l'attachement à notre identité africaine». Il déplore, dans ce contexte, la persistance des conflits au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC) ou encore dans la région du Sahel et des Grands Lacs, ce qui a provoqué, a-t-il dit, «un large mouvement de migration» susceptible d'aggraver la situation sécuritaire déjà fragile.
 

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