Oran : Une belle exposition intitulée «Pont des arts»

17/08/2023 mis à jour: 23:29
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Une exposition qui se caractérise par une profusion de styles : Photo : D. R.

Plus d’une vingtaine d’artistes participent à l’exposition collective organisée au Mamo sous l’intitulé générique «Le pont des arts» et qui est programmée pour durer jusqu’au 9 septembre prochain.

Il s’agit de peintres qui n’ont pas pignon sur rue à Oran mais qui gagnent à être découverts par le public. L’avantage dans cette profusion de styles réside dans le fait que le visiteur se voit proposer une large palette de contenus à qualité variable, certes, mais où chacun peut trouver des œuvres à son goût.

Des œuvres majoritairement nouvelles avec, comme à chaque fois, ces derniers temps, un retour remarquable vers le figuratif. Aussi, peut-être faute de mieux, l’attachement à la représentation de la tradition se retrouve chez beaucoup de participants.

La tradition transparait dans les costumes portés par des personnages, comme chez Rabia Abderrahmane, Meriem Ounas ou Houaria Khelifa qui optent parfois pour des portraits de femmes grandeur nature ou alors par les incontournables habits qui caractérisent aujourd’hui encore les acteurs de la fantasia (Senouci Abdelilah).

Il est sans doute intéressant de noter qu’un ancien effet vestimentaire comme le «haïk» (le voile blanc de la tradition), désormais tombé en désuétude, revient par le biais de l’art (Rachida Koriche) comme pour remettre virtuellement au goût du jour un certain charme d’antan.

La tradition transparait également dans les œuvres représentant des scènes de vie, comme chez Khadija Metahri, une des rares à opter pour le petit format mais sans utiliser les techniques de la miniature. L’intérêt accordé à la représentation de vieux quartiers, notamment ceux apparentés à La Casbah d’Alger, participent à ces réminiscences d’époques révolues mais qui subsistent dans les mémoires, picturales y compris.

La calligraphie sous toutes ses formes a également sa petite place dans cette exposition qui propose également un large éventail de natures mortes (voir les travaux de Fatma Roubai ou de Hafida Meraksi), parfois classiques parfois plus inspirées. Les paysages marins occupent une grande place dans ce festival de couleurs, comme chez Said Ouslimani chez qui la mer n’est pas toujours synonyme de bleu.

Une espèce de sérénité se dégage néanmoins de ses toiles avec l’image de ces embarcations qui semblent non pas flotter mais carrément posées sur des plans d’eau immuables.

Un contraste avec les images de houle qui caractérisent d’autres travaux proposés par nombre de ses camarades. Intimement lié à l’activité marine, le phare inspire toujours, et c’est sans doute à cause de la part de mystère qui entoure ce genre d’édifices toujours fonctionnels mais désormais dépassés par la technologie.

Le passage vers les paysages du Sud (Khadija Mestari) ou même du Grand Sud se fait sans transition mais participe à la représentation de cette richesse et de cette diversité qui trouve également sa traduction dans la palette des couleurs mise en «œuvre».

La transition est par contre de mise dans le passage à l’abstraction et c’est grâce aux travaux semi figuratifs d’artistes comme Yahia Adadi qui réinvente l’image du cheval ou comme Tires Zakaria et ses silhouettes cachées derrière les lignes apparentées à celles des puzzles, un effet esthétique remarquable.

De l’abstraction pure, il y en a dans les travaux signés Ben Khedda. Peut-être un clin d’œil au style du grand peintre Khedda ou alors une ambition d’en être l’héritier mais encore faut-il, dans ce cas-là, le prouver à l’avenir.              
 

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