Par cette initiative, nous avons voulu donner une dimension théâtrale à un genre déjà connu en Algérie mais qui se pratique de manière éparpillée», explique l’animateur qui n’est pas à sa première expérience en tant que formateur et par conséquent en tant que promoteur du genre.
Pas de mise en scène proprement dite mais une manière de se présenter devant le public pour cette forme de performance «théâtrale» très prisée car intimement liée au comique des situations ou des discours. Les contenus exprimés sur scène sont divers mais souvent sans prétention en se limitant aux choses banales de la vie quotidienne, à des expériences anecdotiques ou alors à de l’autodérision. Si le genre est connu pour sa proximité avec le public, ici, pour ce spectacle, la volonté de briser le 4e mur est portée à son paroxysme en proposant d’évaluer et de noter les publics ! Par imitation, se prenant déjà pour des vedettes, les participants au show entonnent tous la même chose à l’entrée pour s’adresser au public.
La répétition est barbante même si chacun peut se targuer d’avoir déjà son propre petit public qui le suit sur les réseaux sociaux et qui s’est déplacé à l’occasion pour le soutenir. C’est déjà une bonne chose d’accepter de payer une place pour apprécier un spectacle et c’est ce qui peut préfigurer un avenir pour le genre car pouvant se pratiquer un peu partout dans des petites salles ou même dans les cafés et autres lieux publics.
Des expériences ont déjà été tentées à Oran mais sont restées sans lendemain. D’autres sont en train de se mettre en place et c’est ce qu’annoncent les organisateurs pour bientôt et, cette fois, en plein centre-ville. Parmi les comédiens qui se sont produits jeudi, certains avaient tendance à meubler leur temps de passage et donc, sans doute par manque d’inspiration, à noyer leur histoire principale pour se perdre dans des à côtés parfois inutiles. Le genre exige de maintenir constamment le public en haleine, ce qui exige de l’efficacité quitte à ne pas s’attarder sur scène.
D’autres ont bien réussi l’examen. Globalement, les histoires racontées disent toujours quelque chose de notre temps, et c’est le cas du jeune artiste qui n’a pas eu de gêne à parler des toilettes, un lieu intime. Invité à Alger pour une audition, le personnage a été logé dans un 5 étoiles et raconte sa découverte du luxe et sa comparaison avec les toilettes domestiques, notamment celles de la maison de son grand-père.
Au-delà du comique, il y a d’abord l’idée de cette relative accessibilité des grands hôtels (et en parallèle du concept du haut standing) qui ont poussé en nombre et dans plusieurs villes à partir des années 2000 et ensuite ce pont établi en quelque sorte et au présent avec le vécu de l’ancienne génération, celle des grands-parents, ce qui dénote une accélération dans l’évolution des choses.