Opérations de paiement par carte : Une croissance de 16% durant les huit premiers mois de 2024

09/10/2024 mis à jour: 15:35
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Salah Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie - Photo : D. R.

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a réaffirmé la priorité accordée au développement du secteur bancaire numérique dans le plan d’action du gouvernement.

Une amélioration importante et des résultats encourageants sont enregistrés dans le cadre des services de paiement électronique. Selon le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, hier, les opérations de paiement par carte ont connu une croissance notable de 16% entre janvier et fin août 2024, et un niveau de croissance de 12% pour le paiement mobile. 

Les travaux de la Conférence internationale sur les paiements numériques en Algérie, organisée par le ministère des Finances et la Banque d’Algérie, en collaboration avec le Fonds monétaire arabe (FMA), ont débuté hier à Alger. Placée sous le thème «Les paiements numériques en Algérie : progresser vers un avenir sans numéraire», la conférence porte, selon l’APS, sur un ensemble de questions liées à l’innovation en finance, aux services financiers et les services bancaires ouverts, ainsi qu’aux prestataires et fournisseurs de services de paiement et des systèmes de paiement instantané.

L’année 2025 verra-t-elle le lancement de nouveaux projets qui permettront de booster le secteur de l'e-paiement en Algérie ? C’est du moins ce qu’escomptent les acteurs de cette sphère d’activité ainsi que les responsables chargés de développer des solutions dans ce domaine. Selon l’administratrice du Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE monétique), Assia Benchabla Queiroz, le mois dernier, le GIE monétique compte lancer de nouveaux chantiers en 2025 pour le développement et la promotion du secteur de l'e-paiement en Algérie.

Ainsi de nouvelles solutions sont envisagées en faveur des clients et des commerçants. «A partir d’octobre 2024, les clients de cinq banques pourront effectuer des paiements en scannant des codes QR», a-t-elle déclaré tout en soulignant l’importance et les avantages de cette technologie jugée «rapide et pratique» en matière de simplification du processus de paiement électronique.

Le paiement mobile, faut-il le rappeler, est opérationnel en Algérie depuis 2022. Trois institutions offrent déjà le service de l’e-paiement : la Banque nationale d’Algérie (BNA), Al Salam Bank Algeria et Algérie Poste. Avec l’entrée en lice des cinq banques, elles seront ainsi au nombre de huit à proposer ce service de paiement mobile.

Actualisation des lois

Pour sa part, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a réaffirmé la priorité accordée au développement du secteur bancaire numérique dans le plan d’action du gouvernement. Il a, à ce titre, rappelé les mesures prises par les autorités, telles que l’actualisation des lois, l’introduction de l'e-paiement et de la monnaie numérique de la Banque centrale dans la loi monétaire et bancaire, permettant la création d’entreprises spécialisées pour les fournisseurs de services de paiement.

Il s’agit également, dans le cadre de ces réformes, de la création d’une commission spécialisée chargée de mettre en œuvre une stratégie nationale de développement de l'e-paiement, tout en encourageant les entreprises de technologies financières modernes (fintech) à proposer des services financiers modernes et innovants.

Par ailleurs, les travaux de la 29e réunion ordinaire de la Commission arabe des systèmes de paiement et de règlement ont, selon l’APS, débuté, lundi à Alger, au niveau de la Banque d’Algérie, avec la participation de directeurs des départements des systèmes de paiement et de règlement ainsi que des infrastructures financières des banques centrales et des institutions monétaires arabes en vue d’examiner les moyens de renforcer la coopération entre les Banques centrales et les institutions monétaires arabes.

Cette rencontre, organisée par le Fonds monétaire arabe (FMA) en collaboration avec la Banque d’Algérie, vise à «contribuer au développement des systèmes de paiement et de règlement dans les pays arabes, et à renforcer la coordination et la coopération ainsi que l’échange d’expériences entre les Banques centrales et les institutions monétaires arabes», selon un communiqué conjoint de la Banque d’Algérie et du FMA, cité par l’APS.

Les participants aux travaux de la réunion devaient examiner plusieurs thèmes, dont les évolutions récentes des systèmes de paiement mondiaux, les systèmes de paiement instantané, l’utilisation des données biométriques pour limiter les fraudes dans les systèmes de paiement, ainsi que la sécurité de l’espace numérique dans le domaine des paiements, outre les modèles commerciaux des technologies financières modernes dans le domaine des paiements.

A cette occasion, le directeur général et président du conseil d’administration du FMA, Fahd Ben Mohamed Al Turki, a souligné la nécessité de porter un intérêt aux thèmes liés aux paiements transfrontaliers, à la rapidité et à l’efficacité de leur exécution, à l’interopérabilité des paiements, ainsi qu’à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le développement des services de vérification des opérations de paiement et de leur sécurité.

Finances-numérisation Une feuille de route nationale avec 50 mesures

Le DG du trésor et de la comptabilité au ministère des Finances, Hadj Mohamed Sebaa, a affirmé hier  à Alger, que la feuille de route nationale de numérisation des systèmes de payement et des services financiers, en cours de réalisation, comprenait au moins 50 mesures, affirmant que cette feuille de route supervisée par le ministère des Finances se concrétisait sur le terrain de «manière tangible».

Intervenant lors des travaux d’une Conférence internationale de haut niveau sur les paiements numériques en Algérie, M. Sebaa a précisé que cette feuille de route s’articulait autour de «cinq (5) principaux points prévoyant près de 50 mesures pratiques et tangibles», précisant que le premier point concernait «l’adaptation du cadre réglementaire et de contrôle en Algérie aux opérations du e-paiement».

Il s’agit également de numériser les services financiers, de moderniser l’infrastructure de paiement et les flux financiers importants, outre la création de nouvelles techniques de payement et la diversification des méthodes de diffusion de la culture financière dans la société, a affirmé le même responsable.

 

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