Le projet de loi de finances pour 2025 (PLF) prévoit d’apporter un changement, à travers l’article 55, pour modifier les dispositions des articles 300 du code du timbre fiscal pour les catégories de véhicules de plus de 10 chevaux.
L’année 2024 a été marquée par un taux d’accidents de la route significatif. Un phénomène qui n’a pas manqué de soulever des réactions dans le débat public. C’est à ce titre que le gouvernement algérien compte introduire une batterie de mesures afin de freiner le phénomène de l’hécatombe routière.
A commencer par la vignette automobile à travers laquelle les autorités publiques décident de mettre en place une nouvelle disposition dès le début de l’année prochaine.
Le projet de loi de finances pour 2025 (PLF) prévoit, en effet, d’apporter un changement, à travers l’article 55, pour modifier les dispositions des articles 300 du code du timbre fiscal pour les catégories de véhicules de plus de 10 chevaux.
Ainsi, les véhicules de moins de trois ans devront payer entre 10 000 et 25 000 DA, ceux âgés de 3 à 6 ans paieront entre 6000 et 20 000 DA, tandis que les véhicules de 6 à 10 ans verront leur vignette passer de 4000 à 15 000 DA. Les véhicules de plus de 10 ans devront s’acquitter d’une vignette variant entre 3000 et 10 000 DA.
Le gouvernent algérien compte, à travers cette nouvelle mesure, toucher les catégories des véhicules de la grosse cylindrées et les poids lourds. Il est expliqué dans l’exposé des motifs «que cela vise à subvenir à l’entretien des infrastructures routières», lit-on dans le document. «Une condition qui s’impose comme nécessité pour compenser l’augmentation des coûts liés à la gestion du trafic et la sécurité routière, ainsi que le financement des projets de transport publics de voyageurs et de marchandises».
Il est communément connu que cette catégorie de véhicules est fortement impliquée dans les accidents et la dégradation des routes ces dernières années dont les causes restent principalement la conduite dangereuse et le non-respect des conditions de circulation (somnolence, fatigue et mauvais contrôle de l’engin).
Le facteur prépondérant reste aussi lié à la surcharge des poids lourds qui ont de tout temps échappé aux mailles du filet des autorités compétentes dû à un dispositif de contrôle de poids qui reste absent. Ce qui accélère l’usure des infrastructures et des chaussées, générant par conséquent des coûts importants de remise en état des infrastructures routières pour les collectivités.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, avait déclaré au début de l’année que les prochaines années seront consacrées aux opérations d’entretien et de développement des routes. Il a souligné que cette activité importante bénéficiera d’un financement de 60 milliards de dinars cette année.
Pour le ministre, les raisons de la détérioration de certains tronçons routiers de l’autoroute Est-Ouest, pour ne citer que celle-là, sont dues au non-respect de la charge des poids lourds conformément aux normes autorisées par les études, à savoir 13 tonnes au maximum pour la charge à essieu du véhicule.
Dans cette optique, il avait annoncé l’acquisition d’équipements de pesage des camions pour contrôler les excès de poids et préserver les routes, en particulier l’autoroute Est-Ouest. Il a souligné que des mesures coercitives seront prises à l’encontre des conducteurs ne respectant pas le poids légal des marchandises.
A titre illustratif, le non-respect de la charge des poids lourds selon les normes autorisées est «la principale cause» de la détérioration de la couche superficielle du tronçon reliant Bouira à Bouzegza, où le trafic routier dépasse 70 000 véhicules par jour.
Rien que depuis l’année 2022 jusqu’à ce jour, plus de 70 personnes sont décédées sur ce tronçon suite à des accidents impliquant des poids lourds et autres véhicules utilitaires de gros tonnage.
Par : Aziz Kharoum
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